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L’individu au Moyen Âge
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Bibliographie

L’individu au Moyen Âge

Brigitte Miriam Bedos-Rezak et Dominique Iogna-Prat

Texte intégral

1L’individu au Moyen Âge. Individuation et individualisation avant la modernité, sous la direction de B. M. Bedos-Rezak et D. Iogna-Prat, Aubier, Paris, 2005.

2Le débat contemporain de la post-modernité autour de la notion d’individu est-il de nature à intéresser l’historien du Moyen Âge, cette longue période de dix siècles (500-1500) que les découpages académiques font s’achever précisément avec la naissance de la modernité et l’avènement du sujet autonome ? De façon plus générale, la naissance de l’individualisme occidental est-elle une question pour médiéviste ? Ce dernier, comme tout chercheur dans le champ large des sciences humaines et sociales – philosophe, sociologue, anthropologue, historien – doit faire un choix entre deux positions opposées relevant, l’une, d’un historicisme évolutionniste, l’autre, du culturalisme. Dans le premier cas de figure, on estime que l’individualisme est le fruit d’une évolution plus ou moins longue que l’historien se doit d’expliquer ; la seconde position fait des diverses cultures de l’Histoire une infinité de mondes séparés dont les systèmes de valeur résistent à tout essai de comparaison. Parmi les historiens des époques anciennes (Antiquité et Moyen Âge), le culturalisme se porte plutôt bien et nombreux sont les médiévistes persuadés qu’ils travaillent sur une culture exotique sans parallèle pertinent avec notre propre monde. Pour eux, les notions modernes d’individu, de sujet ou d’identité n’ont pas d’équivalent dans la société médiévale et leur emploi, même au nom d’un anachronisme heuristique, n’est pas seulement aberrant ou inconséquent : c’est une faute professionnelle 1. À une exception près (ce qui la rend d’autant plus précieuse), les médiévistes réunis dans cet ouvrage (fruit de deux ateliers organisés, en 2001, par le Centre d’études médiévales d’Auxerre en collaboration avec le Laboratoire de médiévistique occidentale de l’université de Paris I et l’École nationale des C hartes) sont plutôt évolutionnistes, sans être pour autant causalistes au point de voir l’évolution historique sous la forme d’une ligne unique. Tous (sauf un) sont intéressés à comprendre pourquoi, à un moment donné de son Histoire, l’Occident en est venu à hypostasier l’individu ; tous sont persuadés, à des degrés divers, que le personnalisme chrétien a représenté un creuset capital dans l’approche à long terme de la question de l’individualisme ; tous (sauf un) pensent qu’il est profitable et même nécessaire d’examiner le problème de l’individu dans un large spectre historique pour comprendre quel type de répartition des tâches s’est instauré à la genèse de nos disciplines académiques, quelle division du travail s’est établie entre sociologues, psychologues, anthropologues et historiens, et, au sein de l’histoire, quel rôle a été assigné au spécialiste du Moyen Âge. Dans cette perspective, l’ouvrage s’emploie d’abord à montrer la part qui revient au Moyen Âge dans le long terme des processus d’individuation, c’est-à-dire dans l’élaboration des signes de l’identité personnelle (spécialement le nom, la signature et le portrait). Mais s’ils admettent le principe d’une longue préhistoire de l’individu moderne, les auteurs soutiennent que la genèse des formes occidentales de l’individualisation est constituée d’un ensemble d’étapes dont la période médiévale constitue un moment bien particulier : l’individu sous ses différentes facettes (l’acteur social ; l’être moral, indépendant, autonome ; le « je » des poètes soucieux d’introspection) s’exprime à la première personne sans pour autant se singulariser ni se démarquer du groupe qui le définit (famille, lignage, paroisse, seigneurie…).

3Sommaire : La question de l’individu à l’épreuve du Moyen Âge

4Les marqueurs de l’individuation

  • Brigitte-Miriam Bedos-Rezak, L’individu, c’est l’autre. Signe d’identité et principes d’altérité au XIIe siècle

  • Claude Jeay, La signature comme marque d’individuation. Le cas de la chancellerie royale française (fin XIIIe-XVe siècle)

  • Joseph Morsel, Individuation ou identification ? Réflexions sur la construction sociale des identités à partir du cas de l’aristocratie franconienne aux XIVe et XVe siècles

  • Benoît Grevin, Les paradoxes d’une “individuation” stylistique : l’écriture du latin médiéval (XIIe-XIVe siècle)

5Sujets de discours

  • Nico den Bok, La sagesse de danielitas. Richard de Saint-Victor et la quête de l’individualité essentielle

  • Dominique Demartini, Miroirs et mirage du « je », le discours amoureux dans le Tristan en prose

  • Charles Baladier, L’amour au risque de la dépersonnalisation

  • Étienne Anheim, Individu, écriture et dévotion. Une lecture de Pétrarque

  • Didier Lechat, Histoire collective et histoire individuelle dans L’Advision Cristine

6Individu et institution

  • Daniel Russo, Le nom de l’artiste entre appartenance au groupe et écriture personnelle

  • Dominique Iogna-Prat, Architecture d’intérieur. Édification personnelle et construction ecclésiale

  • Peter von Moos, L’individu ou les limites de l’institution ecclésiale

  • Alain Boureau, L’individu, sujet de la vérité et suppôt de l’erreur. Connaissance et dissidence dans le monde scolastique (vers 1270-vers 1330).

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Note de fin

1 C’est, entre autres, la position d’A. Guerreau, L’avenir d’un passé incertain. Quelle histoire du Moyen Âge au XXIe siècle ?, Seuil, Paris, 2001.
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Pour citer cet article

Référence électronique

Brigitte Miriam Bedos-Rezak et Dominique Iogna-Prat, « L’individu au Moyen Âge », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 9 | 2005, mis en ligne le 29 novembre 2006, consulté le 27 février 2014. URL : http://cem.revues.org/809 ; DOI : 10.4000/cem.809

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Auteurs

Brigitte Miriam Bedos-Rezak

Dominique Iogna-Prat

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