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Caza de rojos (un relato urbano de la clandestinidad comunista), de José Luis Losa
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Apuntes de lectura

Caza de rojos (un relato urbano de la clandestinidad comunista), de José Luis Losa

Ed. Espejo de tinta, juin 2005, 510 pages
Serge Buj

Texte intégral

  • 1  Il tient un blog régulier dans le Correo gallego ( http://www.elcorreogallego.es/). (...)

1Caza de Rojos est un roman écrit par un journaliste espagnol, José Luis Losa1. Âgé d’une quarantaine d’années, il publie ici un roman-enquête portant sur un épisode de la lutte clandestine communiste contre le franquisme pendant les années cinquante et le début des années soixante, Caza de rojos. Cet épisode est largement connu puisqu’il est étroitement lié à deux faits historiques : l’exécution en avril 1963 de Julián Grimau, l’un des dirigeants communistes clandestins de cette époque et l’explication du fait qu’en donne Jorge Semprún dans son Autobiografía de Federico Sánchez .

2Le propos de José Luis Losa est de reprendre à la lettre le récit de Jorge Semprún en le croisant avec les témoignages de quelques-uns des acteurs de ces épisodes. Pour Jorge Semprún, le responsable de la capture et de l’exécution de Julián Grimau c’était Santiago Carrillo. Telle était « sa » vérité quand en 1977 il publia l’autobiographie de son double clandestin, Federico Sánchez. Mais l’ouvrage de Jorge Semprún, publié en Espagne pendant que ce pays débattait d’un nouveau cadre constitutionnel et au moment où le PCE tentait de sortir de l’illégalité (ce qui sera fait à Pâques cette année-là), était bien plus qu’un règlement de comptes entre anciens dirigeants du PCE, il était aussi le procès en règle des dirigeants communistes espagnols, souvent qualifiés de toutes sortes de noms d’oiseaux par l’auteur.

3José Luis Losa relate ces épisodes de la vie du dirigeant clandestin communiste Jorge Semprún entre 1952 et 1963. Il défait, un à un, les jugements à l’emporte-pièce de ce dernier pour rendre justice à certains des acteurs de ces années-là, plus obscurs, plus besogneux peut-être, que la hargne de Semprún et la marginalisation postérieure des communistes ont condamné injustement à l’oubli (Francisco Romero Marín, Simón Sánchez Montero, Luis Lucio Lobato, Manuel et María Azaustre). Il rend justice aussi, pas toujours à leur avantage pour certains, à ces intellectuels et étudiants qui aussi ont joué un rôle de premier plan tout en prenant leurs distances assez vite (Javier Pradera, Eduardo Haro Tecglen, Enrique Múgica Herzog, Fernando Sánchez Dragó, Julio Diamante, Ramón Tamames). On y croise également des figures sociales de l’époque, le torero Luís Miguel Dominguín et son frère Domingo, le cinéaste Juan Antonio Bardem, les fils du même Sánchez Mazas évoqué plus haut (le romancier Rafael Sánchez Ferlosio et son frère Quico), le poète Dionisio Ridruejo et une foule d’autres personnages qui nous montrent que ces années centrales du franquisme n’étaient pas celles de la résignation, mais, bien au contraire, du bouillonnement.

4Le résultat est passionnant. Même si la forme du roman-enquête conduit l’auteur à quelques effets stylistiques dont on sent qu’ils reprennent en écho ceux de l’Autobiographie de Federico Sánchez, le croisement des témoignages et l’analyse des faits le conduisent à écorner passablement la « figure héroïque »  de victime du stalinisme de Federico Sánchez, alias Jorge Semprún, pour la réduire à celle d’un intellectuel aventurier, d’un aristocrate méprisant dont la soif de notoriété et de reconnaissance sociale avait pris le dessus sur toute forme d’idéal.  Un parti pris singulier et, de notre point de vue, convaincant, qui contredit largement ce que de nombreux chercheurs intéressés par cette période et par cette figure « flamboyante » du xxe siècle espagnol continuent d’affirmer. Ceux qui ont vécu de près ces épisodes de la vie du PCE, soit comme témoins privilégiés, soit comme acteurs, parmi ceux que j’ai interrogés, retrouvent dans ce récit une description assez exacte de la clandestinité, de ses vicissitudes et de ses détails quotidiens, de ses forces et faiblesses. Selon l’un d’entre eux, la recomposition de ces détails est à ce point authentique que seul un dirigeant historique de haut niveau lié à cette activité clandestine peut avoir inspiré ou conseillé ce travail. Sánchez Montero ? Romero Marín ? Ils n’ont pas laissé de témoignage écrit. Le mystère reste épais et le roman se lit à merveille.

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Notes

1 Il tient un blog régulier dans le Correo gallego ( http://www.elcorreogallego.es/).
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Pour citer cet article

Référence électronique

Serge Buj, « Caza de rojos (un relato urbano de la clandestinidad comunista), de José Luis Losa », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine [En ligne], 2 | 2008, mis en ligne le 28 avril 2008, consulté le 27 février 2014. URL : http://ccec.revues.org/1423

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Auteur

Serge Buj

Université Paris-VII

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Droits d’auteur

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