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La numérotation des cahiers et la foliotation dans les manuscrits arabes datés jusqu'à 1450
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II. Codicologie et paléographie des manuscrits arabes et persans : cahiers, papiers, couleurs et décors, processus de copie

La numérotation des cahiers et la foliotation dans les manuscrits arabes datés jusqu'à 1450

Marie-Geneviève Guesdon
p. 101-115

Résumés

Cette étude vise à établir une typologie de la façon dont sont numérotés les cahiers dans les manuscrits arabes, d'après les manuscrits conservés à la BNF, qui émanent de milieux très différents et ont été copiés dans les régions les plus diverses. La position de ces indications dans la page, les signes utilisés (alphabet abjad, chiffres de différents types, numérotation en toutes lettres), leur contenu – qui inclut parfois le numéro du feuillet dans le cahier ou encore le titre de l'ouvrage, ont varié avec le temps. On peut relever des pratiques particulières au Maghreb, où l'usage de la numérotation des cahiers a été moins fréquent ; dans les manuscrits chrétiens du Proche-Orient, où la foliotation apparaît relativement tôt, les pratiques doivent être mises en relation avec les traditions syriaque et copte. Dans les manuscrits scientifiques du Proche-Orient non caractérisés comme chrétiens, il semble avoir été fait un usage plus fréquent de l'alphabet abjadet des numérotations en chiffres. L'étude d'un plus grand nombre de manuscrits localisés devrait permettre par la suite de préciser ces données.

This study tries to establish a typology concerning the way in which the quires found within Arabic manuscripts were numbered ; this study is based upon manuscripts preserved in the National Library of France (BNF), which are from very different origins. The position of the indications on the page, the signs which were used (the abjad alphabet, numerals of various types, numbering written out in full letters), their content - which sometimes includes the number of the page in the quire or the tide of the work - varied over time. Some practices were followed in North Africa where the numbering of quires was less frequent whereas this appears relatively early in Christian manuscripts from the Near East - this was probably in relation to Syriac or Coptic traditions. In scientific manuscripts which originate in the Near-East and which have not been characterised as Christian, it seems that the use of the abjed alphabet and numbers was more frequent. The study of a larger number of manuscripts whose origins have been identified will allow one to further define this information.

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Texte intégral

1La numérotation des cahiers ou des feuillets nous paraît importante pour indiquer l'ordre de la lecture du ou des textes contenus dans un manuscrit, et comme garantie contre des désordres accidentels. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle n'est pas systématique dans les manuscrits arabes, et son histoire nous montre que, plus qu'au lecteur, elle était destinée à conserver en ordre les feuillets lors des diverses manipulations subies par le manuscrit. Du point de vue du spécialiste des manuscrits, elle a une autre utilité puisqu'elle peut être utilisée comme un indice pour la datation et la localisation des manuscrits.

2L'étude qui suit a été faite d'après les manuscrits arabes datés de la Bibliothèque nationale de France (BNF) dans lesquels les cahiers sont numérotés ou dans lesquels il subsiste une trace de numérotation des cahiers ou des feuillets. La numérotation peut avoir été apposée au moment de la copie, par le copiste, ou à l'occasion d'une collation, par le copiste ou par un lecteur, ou encore au moment de la reliure ou à l'occasion d'une restauration. Seuls ont été pris en compte les manuscrits où le copiste a tracé de sa main les lettres ou les chiffres correspondant aux numéros des cahiers ou à la foliotation.

3Dans le cas de la foliotation, il est très difficile de déterminer si un chiffre a été tracé par le copiste ou par une autre main. Des indices sont la couleur de l'encre utilisée et l'épaisseur du trait, mais il est possible que, de ce point de vue plus que de celui de la numérotation des cahiers, notre corpus comprenne quelques intrus et quelques absents.

4La numérotation des cahiers dans les manuscrits arabes n'a fait l'objet jusqu'à présent d'une étude systématique que pour des groupes particuliers, homogènes, comme celui des manuscrits chrétiens du Sinaï par J. Grand'Henry, ou du couvent de Saint-Macaire en Egypte par U. Zanetti. L'ensemble des manuscrits conservés à la BNF comprend, lui, des manuscrits dont la copie s'étend sur une période très longue, et surtout qui émanent de milieux très différents et qui ont été copiés dans les régions les plus diverses. Cette étude visera donc à établir d'abord une typologie de la numérotation des cahiers. En effet, si, sauf exceptions que nous signalerons, la numérotation est pratiquement toujours apposée au premier feuillet d'un cahier, sa place sur ce feuillet a varié avec le temps, de même que la nature des signes utilisés, lettres ou chiffres. Sans que l'on puisse toujours déterminer une évolution chronologique, la numérotation en toutes lettres présente aussi une diversité dans la direction du tracé sur la page et dans l'énoncé qui, outre le numéro du cahier, peut parfois contenir aussi celui du feuillet, ou encore le numéro du volume ou le titre de l'œuvre. Enfin sont à signaler des manuscrits dont les systèmes de repérage de l'ordre des cahiers sont tracés dans des caractères coptes, syriaques ou hébraïques et qu'il nous faut comparer aux systèmes utilisés dans les autres traditions écrites du Moyen-Orient.

5Le nombre de manuscrits sur lesquels il était possible de faire porter notre étude est croissant selon les siècles, du fait du nombre de manuscrits conservés : le Xe siècle n'est représenté à la BNF que par deux manuscrits datés comportant l'un des numéros de cahiers, l'autre une foliotation, le XIe siècle par trois manuscrits, le XIIe siècle par 27, le XIIIe siècle par 66, le XIVe siècle par 98, la première moitié du XVe siècle par 33 manuscrits. Pour les premiers siècles, nous avons donc ajouté des informations provenant des descriptions de manuscrits conservés dans d'autres bibliothèques et publiées dans le Fichier des manuscrits du Moyen-Orient Datés (FiMMOD), qui permettent d'ajouter quatre manuscrits à ceux du XIe siècle et cinq à ceux du XIIe siècle.

6La proportion de manuscrits dont les cahiers sont numérotés ne semble pas significative, car l'absence de ces marques ne signifie pas qu'elles n'ont jamais été présentes. En effet, les volumes ont été rognés et, souvent, seules quelques traces indiquent la présence d'une numérotation. Il est donc impossible de savoir, parmi les manuscrits examinés, lesquels n'ont jamais comporté de numéros de cahiers. Toutefois, l'absence totale de trace d'un système de numérotation des cahiers ou des feuillets dans les manuscrits coraniques en écritures anciennes sur parchemin qui font l'objet des 295 notices du catalogue Les Manuscrits du Coran : aux origines de la calligraphie coranique (Déroche, 1983 : 21) ne peut, compte tenu du nombre de documents concernés, être considérée comme fortuite.

7Les manuscrits localisés sont rares, et il ne semble pas possible, à partir de cette étude, de caractériser des pratiques locales. Toutefois, les manuscrits produits au Maghreb sont facilement identifiables par l'emploi de l'écriture maghribî, et certains des manuscrits produits dans les milieux chrétiens le sont aussi, du fait de la nature des textes copiés, de l'emploi de lettres ou chiffres coptes ou syriaques ou encore de datations dans des ères autres que celle de l'hégire. Ces groupes de manuscrits feront donc l'objet d'une étude séparée.

8Mais si les résultats semblent maigres du côté de la localisation, ils sont plus satisfaisants du point de vue chronologique...

Emplacement de la numérotation des cahiers

  • 1 N°188.
  • 2 Toutefois, cette remarque ne vaut pas de manière absolue : dans un manuscrit non daté proposé à la (...)

9Dans les manuscrits qui ne sont pas caractérisés comme chrétiens, la numérotation des cahiers se trouve toujours aux rectos des premiers feuillets des cahiers (l'un des manuscrits décrits dans le FiMMOD et conservé à Berlin1, copié en 1071, présente cependant des numéros au milieu des cahiers). Cette numérotation apparaît le plus souvent dans l'angle supérieur externe du premier recto du cahier, mais dans les manuscrits les plus anciens, l'utilisation de l'angle interne, ou encore toute autre place sur la marge supérieure, n'est pas rare. Ils ne se trouvent en revanche jamais dans la marge inférieure2.

  • 3 Qui ont respectivement pour cotes Arabe 5902 (copié en Irak ?), Arabe 2848, Arabe 5044 (copié à Har (...)
  • 4 Arabe 6080.
  • 5 Les cahiers étant faits de feuilles pliées en deux insérées les unes dans les autres (il s'agit gén (...)
  • 6 Arabe 5976.

10Les numéros des cahiers sont placés à l'angle supérieur interne, du côté de la couture, dans des manuscrits datés de 936, 1025, 1058, 1149, 11863. Dans un manuscrit copié en 11594, le second cahier a été numéroté dans l'angle interne, et son numéro ainsi que la foliotation se retrouvent répétés à chacun des bifeuillets5 ; le second feuillet du premier cahier présente également la trace rognée d'une numérotation de ce type ; les cahiers suivants sont numérotés de la même manière, mais dans l'angle externe. On peut avoir un doute sur l'originalité de la numérotation, mais l'encre utilisée semble très souvent la même que celle du texte, et, pour les derniers cahiers, si elle est plus foncée et le trait plus épais, les marques pourraient avoir été inscrites au moment de la collation, qui semble faite par le copiste. L'angle interne a encore été utilisé en 1193 pour noter le numéro d'ordre du volume dans un manuscrit6 où le numéro d'ordre du cahier est inscrit à l'angle externe.

11Dans toute cette série de manuscrits, à l'exception de celui daté de 1058, copié à Harrân, dans lequel ils sont en toutes lettres, la numérotation est en abjad, c'est-à-dire en lettres dotées d'une valeur numérique.

  • 7 Arabe 4247.
  • 8 Arabe 6860, f. 101-133.
  • 9 Arabe 2458.
  • 10 Arabe 4457. 11. Arabe 1260.
  • 11 Arabe 4457.

12Dans aucun manuscrit daté du XIIIe siècle ou plus tardif, nous n'avons trouvé de numéros d'ordre des cahiers du côté de la couture. Dans certains manuscrits, dont l'un compte parmi les plus anciens, la place de la numérotation varie dans la marge supérieure : de l'angle interne à l'angle externe en passant par le milieu pour un manuscrit copié en 11347. Le plus tardif de ce type a été copié en 1295, et la numérotation est placée entre le milieu de la marge supérieure et l'angle externe8. Dans un manuscrit copié en 1144, les numéros d'ordre se trouvent régulièrement au centre de la marge supérieure9. Si dans un autre copié en 112910, on trouve un numéro de cahier au centre de la marge supérieure, ce phénomène ne concerne que le premier cahier du manuscrit. Cependant, on trouve encore quelques numérotations de cahiers à position variable dans la marge supérieure : c'est le cas dans un manuscrit copié en 136511, mais uniquement lorsque les numéros d'ordre sont exprimés en abjad, car une autre numérotation en toutes lettres, probablement postérieure, se trouve dans un emplacement plus classique, l'angle supérieur externe.

13Donc, la place de la numérotation dans la marge supérieure du premier folio des cahiers peut constituer, avec quelques exceptions, un indice chronologique, en tout cas pour les manuscrits les plus anciens.

Les signes utilisés

  • 12 Arabe 5902.
  • 13 Arabe 2457.
  • 14 Arabe 2848 et 2903.
  • 15 Arabe 2848 et 5976.
  • 16 Arabe 2487.
  • 17 FiMMOD, n°186.

14Le tableau I (p. 114) montre les signes utilisés dans les manuscrits pour la numérotation des cahiers et la foliotation dans les manuscrits proche-orientaux non chrétiens étudiés. Les plus anciens numéros de cahiers sont en abjad comme dans l'un des deux recueils de textes mathématiques et astronomiques copiés au Xe siècle conservés à la BNF, qui a été copié en 936, peut-être en Irak12. Dans le second13, copié en 969, ce sont les feuillets qui portent une numérotation en abjad. D'autres manuscrits, datés de 1025, 1128, 1149, 1159 et 1193, présentent également une numérotation en abjad. Mais, dès 1055, on trouve des numérotations en toutes lettres. On peut remarquer que, sur ces sept manuscrits, quatre ont un contenu mathématique ou astronomique, et on y trouve des tables où Yabjadest largement utilisé, et deux autres14 contiennent des traités de médecine. Les numéros en abjad sontsurlignés dans deux manuscrits, copiés en 1025 et 119315. Ils sont tracés à l'encre rouge, la même que celle qui a été utilisée pour les titres, dans le manuscrit de 936 ainsi que dans un manuscrit daté de 128016. Un manuscrit conservé à Berlin et copié en 1108 présente lui aussi des traces de numéros de cahiers à l'encre rouge17.

  • 18 Arabe 2090.
  • 19 Ce qui correspond aux cotes Arabe 2486, Arabe 1499, Arabe 793, Arabe 4116, Arabe 1260.
  • 20 Arabe 1499.
  • 21 Arabe 2516.

15L'abjad, devenu marginal au XIIe siècle, disparaît au XIIIe siècle, à l'exception d'un manuscrit copié en milieu chrétien et dont nous parlerons plus loin. On le retrouve une fois en 134518. Il est cependant parfois encore utilisé conjointement avec la numérotation en toutes lettres : c'est le cas dans des manuscrits copiés en 1285, en 1292 à Baghdad, en 1307 à La Mecque, en 1341, et en 136519. Dans l'un de ces manuscrits20, il indique le numéro du feuillet dans le cahier, ainsi que le numéro du cahier aux 2e, 3e, 4e et 5e rectos des quinions ; dans un autre manuscrit21, il est utilisé pour la foliotation alors que les numéros d'ordre des cahiers sont en toutes lettres.

  • 22 Comme dans Arabe 2936 daté de 1253 et Arabe 2486 daté de 1285.

16Les cahiers numérotés en toutes lettres en arabe, s'ils n'apparaissent pas avant 1055 dans notre groupe de manuscrits, sont incontestablement les plus nombreux dès cette date. Les numéros se présentent sous la forme d'un ordinal : al-awwal, al-thânî etc., qui peut, quelquefois, qualifier le mot al-kurrâs (cahier)22.

  • 23 Arabe 3009.
  • 24 Ayant pour cotes Arabe 2487, Arabe 5050, Arabe 3343, Arabe 1099, Arabe 6486, Arabe 3119 et Arabe 26 (...)
  • 25 Ce qui correspond aux cotes Arabe 3009 (où ils sont surlignés), Arabe 4452, Arabe 1952.

17Il semble qu'au XIVe siècle les copistes aient recherché originalité et diversité dans la présentation. Le surlignement est rare : nous ne l'avons rencontré que dans un manuscrit23 daté de 1330, mais l'encre rouge est plus fréquente et a peut-être connu une vogue dans la première moitié du XVe siècle. En effet, on trouve des numéros à l'encre rouge dans des manuscrits datés de 1280, 1336, 1343, 1405, 1412, 1415, 142824. Au milieu du XIVe siècle, trois manuscrits, datés de 1330, 1368 et 137225, présentent des numéros tracés par le copiste en très petits caractères.

  • 26 FiMMOD, n°188.
  • 27 Arabe 1686.
  • 28 Arabe 5911.
  • 29 Arabe 5939.
  • 30 Arabe 2860, 2841, 4451, 6879, 2432, 3385,2749, 2770 (f. 157-222) et 4609.
  • 31 Arabe 4001.
  • 32 Arabe 879.

18La numérotation en chiffres apparaît dans un cas isolé en 107126, puis plus régulièrement à partir de la fin du XIIe siècle, avec un manuscrit copié en 119027. Les numéros de cahiers sont en chiffres, répétés dans la première moitié des cahiers avec le numéro du feuillet dans le cahier, lui aussi exprimé en chiffres : 4 min 8 désigne le 4e feuillet du 8e cahier. Les chiffres sont également employés en combinaison avec les lettres : dans un manuscrit daté de 126328, ils désignent le volume de l'ouvrage alors que les lettres désignent le numéro du cahier ; dans un manuscrit copié en Syrie en 129129, ils servent à noter les numéros des feuillets à l'intérieur du cahier. Comme les lettres de l'abjad, les chiffres orientaux sont souvent surlignés dans des manuscrits datés respectivement de 1277 et 1279, 1331, 1372, 1398, 1415, 1416, 1423, 144130, ou parfois tracés à l'encre rouge, comme dans un manuscrit copié en 1337 à Tabriz31. Ces manuscrits, dont les cahiers sont numérotés en chiffres, contiennent des textes scientifiques, littéraires, historiques ; un seul d'entre eux contient un texte qui relève des sciences religieuses islamiques : al-Tabyîn fi sharh al-muntakhab fi usûl al-madh-hab d'al-Itqânî32.

19Le type de signes utilisés pour la numérotation, avec une opposition significative entre numérotation en abjad et en chiffres, fournit donc des indices d'ordre chronologique. Ici entre aussi en jeu un autre élément : un lien entre le type de numérotation et le type de texte.

Le contenu

  • 33 Arabe 4821, 6080, 709, 5956, 1686, 708, 5939, 1499.
  • 34  Arabe 1686.
  • 35 Arabe 4247.
  • 36 Arabe 5129 (... râbi'  sharb Muslim li-l-Nawawî au f. 143), Arabe 704 (al-hâdî wa-l-'ishrûn min thâ (...)

20Le plus fréquemment, le numéro du cahier est indiqué seul. Cependant, dans huit manuscrits dont les copies ont été réalisées entre 1149 et 129233, le numéro du cahier est accompagné du numéro d'ordre du bifeuillet à l'intérieur du cahier. Cette numérotation concerne donc les cinq premiers versos des quinions, qui sont les cahiers les plus fréquents. Le numéro du volume de l'ouvrage est aussi parfois ajouté : c'est le cas dans 14 manuscrits, dont le plus ancien est daté de 119034. Dans d'autres manuscrits, également au nombre de 14 parmi ceux que nous avons examinés, c'est un élément d'identification du texte qui est noté de manière abrégée : le titre dans le premier daté de 113435 ainsi que dans onze autres manuscrits, ou encore le titre accompagné du nom de l'auteur dans trois autres36.

La direction de la ligne d'écriture

  • 37 Arabe 820.
  • 38 Arabe 2128, Arabe 1579, Arabe 2011, Arabe 2061, Arabe 1130, Arabe 726 et Arabe 729.

21Lorsqu'il subsiste des numérotations de cahiers en toutes lettres suffisamment bien conservées (et pas seulement des traces rognées), on peut remarquer qu'elles sont tracées sur une ligne dont la direction est variable. Comme le montre le tableau II (p. 114), la ligne horizontale est la plus fréquente. La direction verticale n'apparaît qu'une fois, dans un manuscrit daté de 122137. L'utilisation de directions obliques apparaît à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle. Une oblique dans le sens descendant a une présence à peu près constante à partir de ce moment. Le sens ascendant a connu une faveur particulière dans la seconde moitié du XIIIe siècle et dans la première moitié du XIVe siècle. Les numéros de cahiers dans le sens ascendant suivent quelquefois une ligne non tracée reliant le coin de la surface écrite à celui de la feuille. Ce phénomène est observable particulièrement dans des manuscrits datés de 1236 (mais pas partout), 1326, 1327, 1333, 1337, 1341, 134238.

22Nous avons vu que le XIVe siècle était déjà caractérisé par le souci de présentation des numéros de cahiers. Cette observation sur les sens d'écriture confirme cette tendance, où le numéro de cahier est utilisé comme un élément esthétique intégré à la page, particulièrement à ce moment.

La foliotation

  • 39 Arabe 2457.
  • 40 Arabe 6913.
  • 41 Arabe 2486.

23La foliotation de la main du copiste apparaît extrêment rarement dans les premiers siècles. On la trouve dans un manuscrit daté de 96939. Les feuillets sont numérotés en abjad, dans une position qui varie dans la marge supérieure. Une foliotation en abjad, à l'angle externe des feuillets, est aussi présente dans un manuscrit daté de 108840. Il faut attendre 1285 pour retrouver un autre manuscrit folioté, toujours en abjad41. La foliotation s'ajoute à une numérotation des cahiers en toutes lettres. Il est peut-être important de remarquer que ces trois manuscrits sont tous des traités de mathématiques ou d'astronomie dans lesquels l'abjad est largement utilisé.

  • 42 Arabe 6860, f. 101-133.

24À partir de cette date, les manuscrits foliotés restent très rares, mais se rencontrent régulièrement. On en compte un autre à la fin du XIIIe siècle42. Dans ce manuscrit, un traité d'astrologie, la foliotation est en toutes lettres, et sa position varie dans la marge supérieure, du centre à l'angle externe. Jusqu'au f. 20, les lettres semblent bien tracées par le copiste ; ensuite, un doute est permis dans la mesure où le tracé est plus épais, un peu différent, et la position plus systématiquement à l'angle externe.

  • 43 Arabe 5974.
  • 44 Arabe 2605.

25Dans la première moitié du XIVe siècle, on compte également deux manuscrits datés foliotés : l'un daté de 1322 et copié probablement à Baghdad43, est encore un traité de mathématiques ; il est folioté en chiffres, dans une encre qui semble la même que celle utilisée pour le texte. Cependant, un indice amène à douter du fait que la foliotation soit l'œuvre du copiste : le chiffre quatre a une forme différente de celle employée dans le colophon pour la date de la copie. L'autre, daté de 133744 dans sa seconde partie, est folioté dans cette même partie en chiffres orientaux.

  • 45 Arabe 6590.
  • 46 Arabe 1970.

26Les manuscrits de la seconde moitié du XIVe siècle foliotés ne sont pas plus nombreux. L'un, daté de 135945, est aussi folioté en chiffres orientaux, ainsi qu'un second, daté de 136746. Dans ce dernier manuscrit, les chiffres sont tracés sur la ligne imaginaire montante qui relie le coin supérieur gauche de la surface écrite au coin supérieur gauche du feuillet, comme c'est le cas pour certains numéros de cahiers en toutes lettres dans la même période.

  • 47 Arabe 750.

27De la première moitié du XVe siècle, un manuscrit daté de 143347 contient une foliotation en chiffres, ainsi qu'une numérotation des cahiers rognée dont ne subsiste que le titre de l'ouvrage. Au milieu du XVe siècle, la numérotation des cahiers est encore le moyen le plus fréquent de signaler l'ordre des feuillets et la foliotation est rare, du moins dans le groupe des manuscrits copiés dans les milieux musulmans au Proche-Orient.

Manuscrits du Maghreb

28Les manuscrits maghrébins que nous avons pu examiner sont relativement peu nombreux. De plus, ils ont fait l'objet de reliures et de restaurations telles que l'espace subsistant entre la surface écrite et le bord du feuillet est très réduit. Nous devons donc nous contenter de traces pour constater l'existence d'une numérotation.

  • 48 Arabe 2222.
  • 49 Dans l'angle supérieur externe du f. 82.
  • 50 Arabe 2291.
  • 51 Arabe 5318.
  • 52 Arabe 4768.

29Nous n'avons rencontré que dans un seul manuscrit, copié en 1343 à Coimbra48, la trace d'une numérotation des cahiers en toutes lettres49. Un autre manuscrit, copié en 1356 à Fès50, contient des traces d'une foliotation en chiffres rûmî dont il est possible qu'ils aient été tracés par le même calame qui a réalisé la copie. Un manuscrit copié en 131651 contient, lui des traces d'une foliotation, probablement en chiffres ghuhâr qui ont peut-être été tracés en même temps que la copie. Il en va de même d'un manuscrit copié à Fès en 136852.

  • 53 On utilisait en Occident musulman des types de chiffres particuliers, appelés rûmî et ghubâr. Les c (...)

30Il semble évident que les manuscrits au Maghreb ont fait, du point de vue de la numérotation des cahiers et des feuillets, l'objet d'un traitement différent des manuscrits d'Orient. Cette observation avait déjà été formulée par P. Orsatti (1993 : 312) : sur 37 manuscrits non coraniques en écriture maghrébine de provenance espagnole ou nord africaine conservés à la Bibliothèque vaticane, elle n'a observé de numéros de cahiers que dans un seul, copié au XVe siècle mais non daté. Les numéros sont en ahjad. Les foliotations ajoutées postérieurement à la copie sont en chiffres ghuhâr ou rûmî53, et non pas en chiffres orientaux ; ils se trouvent fréquemment au milieu de la marge supérieure.

Manuscrits produits dans des milieux chrétiens

  • 54 Arabe 184, 95, 166, 167, 2837, 96, 94, 86.
  • 55 Arabe 197.
  • 56 Arabe 307.
  • 57 Arabe 6501 et Arabe 26, copié près de Tripoli u Liban.
  • 58 Arabe 108.
  • 59 Arabe 2837.
  • 60 Arabe 167 (mentionné note 54).

31Ces manuscrits peuvent avoir ou non un contenu religieux. Nous avons inclus dans ce groupe, en plus des manuscrits définis comme chrétiens par leur contenu et figurant au catalogue rédigé par G. Troupeau, des manuscrits, généralement de contenu scientifique, dont nous pouvions penser qu'ils avaient été copiés dans des milieux chrétiens, du fait de l'utilisation de chiffres coptes, syriaques, ou encore d'une datation dans une ère autre que celle de l'hégire. 41 manuscrits datés dans ce groupe présentent une numérotation des cahiers ou une foliotation originale. Treize d'entre eux ne se distinguent pas, du point de vue de la numérotation des cahiers ou de la foliotation, des manuscrits arabes produits dans des milieux musulmans et présentent une numérotation des cahiers en toutes lettres en arabe, à l'angle supérieur externe du premier recto de chaque cahier. Parmi ces treize, huit sont datés de la première moitié du XIIIe siècle54, un de la deuxième moitié du même siècle55, un de la première moitié du XIVe siècle56, deux de la deuxième moitié du même siècle57et un de la première moitié du XVe siècle58. Un traité de médecine59 daté de 6735 dans l'ère du monde (soit 1227-28 de notre ère) a une numérotation des cahiers en abjad etne comporte dans sa numérotation aucun signe spécifique. Il s'agit du seul cas au XIIIe siècle d'emploi de l'abjad seulpour la numérotation des feuillets. Enfin l'un d'eux, dont il a déjà été question60, présente dans la deuxième partie du volume, en plus de la numérotation dans l'angle externe, une numérotation en toutes lettres verticale, parallèle au dos et très proche de la couture.

32Les autres manuscrits se répartissent en deux groupes. Le premier, qui compte 22 manuscrits, est celui où sont employés des chiffres coptes ; dans le second, qui ne compte que 5 manuscrits, on trouve des chiffres syriaques et un système de numération des cahiers, fréquent dans les manuscrits syriaques, qui a été décrit récemment par E Briquel-Chatonnet. Selon elle, les cahiers comportent

« ... en général, des signatures, qui sont toujours placées dans la marge inférieure de la première et de la dernière page de chaque cahier, donc au recto du premier folio et au verso du dernier. Ces signatures se font face à chaque changement de cahier. Elles comportent le numéro du cahier, en général en caractères syriaques, mais ce système n'a été adopté que progressivement. »

  • 61 Arabe 6734, f. 29-92.
  • 62 Arabe 181.
  • 63 Arabe 204.
  • 64 Arabe 68.
  • 65 Arabe 5972.
  • 66 Arabe 206.

33Ce système a été utilisé dès le IXe siècle (Briquel-Chatonnet, 1998 : 164). Quatre manuscrits arabes sont foliotés dans ce système, en lettres syriaques, dans la marge inférieure au début et à la fin des cahiers : le premier est daté de 120561, le deuxième de 123662, le troisième de 133563 et le dernier de 133964. Dans le premier d'entre eux, les numéros, entre deux traits horizontaux, sont placés dans l'angle interne de la marge inférieure à tous les débuts de cahiers et à la fin des deuxième et quatrième cahiers, au milieu de la marge inférieure à la fin du premier cahier. Dans le deuxième, on trouve plusieurs systèmes : une numérotation en toutes lettres au coin supérieur externe du premier feuillet qui semble de la main du copiste, ainsi qu'une numérotation en lettres syriaques dans les marges inférieures du premier et du dernier feuillet, peut-être de la même encre que celle utilisée pour la ubrication. Des foliotations ont été ajoutées : en abjad au coin supérieur externe, en lettres syriaques au coin inférieur interne. Les numéros des traités ont été ajoutés au centre de la marge supérieure en chiffres coptes, en rouge ou en noir, à la façon d'un titre courant. Dans le troisième, les lettres, placées toutes au milieu de la marge inférieure au début et à la fin des cahiers, sont sommairement ornées, de part et d'autre, de deux points, d'une croix en sautoir et de nouveau deux points. Dans le dernier, les numéros occupent l'angle interne de la marge inférieure. Deux autres manuscrits présentent une numérotation au début et à la fin des cahiers, mais sans lettres syriaques : en chiffres orientaux surlignés aux angles externes dans la marge supérieure pour l'un d'eux, daté de 132965, et en toutes lettres en arabe au coin supérieur externe du premier feuillet et inférieur externe du dernier feuillet pour le second, daté de 137166. Dans ce dernier manuscrit, une numérotation en syriaque plus classique dans les marges inférieures a été ajoutée par la suite.

  • 67 Arabe 16.
  • 68 Arabe 42.
  • 69 Arabe 2954.
  • 70 Arabe 72.
  • 71 Arabe 2138.
  • 72 Arabe 5986.
  • 73 Arabe 7094. Toutefois, le copiste de ce manuscrit porte un nom musulman : Hibat AUâh b. Muhammad b. (...)
  • 74 Arabe 4525.
  • 75 Arabe 68.

34Le groupe le plus important de manuscrits chrétiens contient des chiffres coptes. Le système le plus fréquent est celui d'une foliotation en chiffres coptes accompagnée d'une numérotation des cahiers en toutes lettres en arabe. Les deux indications se trouvent dans l'angle supérieur externe du premier feuillet des cahiers. Quinze manuscrits, datés de 123867 à 143368, correspondent à cette description. On trouve une foliotation en chiffres coptes seule dans 2 manuscrits, l'un daté de 119369 et l'autre de 135870 ; une numérotation des cahiers en chiffres coptes seule dans un manuscrit daté de 141171 et dans une partie d'un autre manuscrit, daté de 141472 ; une foliotation et une numérotation des cahiers en chiffres coptes dans un manuscrit daté de 119573 ; une foliotation en toutes lettres, avec des chiffres coptes pour indiquer le numéro du feuillet dans le cahier dans un manuscrit daté de 135874 ; une foliotation en chiffres coptes par bifeuillets dans un manuscrit daté de 133975. Dans ce dernier, copié, selon une indication donnée au f. 110, par un prêtre maronite (Troupeau, 1972-1974 : n° 68), et contenant aussi une numérotation des cahiers en chiffres syriaques, les numéros semblent bien de la main du copiste. Au f. 36 de ce même manuscrit, dans une page qui contient un long passage à l'encre rouge, le numéro est lui aussi à l'encre rouge, ce qui laisse supposer que la foliotation a été faite au moment de la copie, ou de la rubrication si celle-ci a été ajoutée après, mais qu'elle n'est pas postérieure à la réalisation du livre. Les numéros des feuillets sont inscrits dans l'angle supérieur externe, très près du texte. Seuls les bifeuillets sont numérotés, de un à cinq dans le premier cahier, de six à dix dans le deuxième cahier. La foliotation reprend ensuite aux f. 4 et 5 d'un autre traité, mais selon le même principe.

35Les systèmes que nous rencontrons diffèrent de ceux décrits par J. Gran-d'Henry pour les manuscrits du Sinaï, en ce que les signatures en chiffres coptes seuls ne se rencontrent pas, pour les manuscrits que nous avons examinés, dans les plus anciens, mais seulement dans deux manuscrits du XIVe siècle. Un trait commun est la position des marques en haut et à gauche du feuillet, au premier feuillet pour les numéros de cahiers. Cependant, dans le groupe du Sinaï, il ne semble pas y avoir de foliotation : c'est le numéro du cahier qui est répété en chiffres coptes. U. Zanetti a décrit un autre groupe homogène de manuscrits chrétiens produits dans un monastère d'Egypte, Saint Macaire. Le système employé dans les trois quarts des manuscrits en langue arabe de ce groupe, antérieurs au XIXe siècle, est plus proche de celui que nous rencontrons dans des manuscrits d'origines diverses : des signatures en arabe en toutes lettres dans l'angle supérieur externe de la première page, et une foliotation en chiffres coptes, également au coin supérieur gauche. Il est à signaler que ce système diffère de celui utilisé généralement dans les manuscrits en langue copte. U. Zanetti signale aussi de nombreux cas de numérotation par bifeuillets parmi les manuscrits de saint Macaire.

Numérotation en chiffres grecs

  • 76 Arabe 269.

36On trouve une numération des cahiers en chiffres grecs dans l'angle supérieur externe du premier feuillet des cahiers d'un manuscrit76 contenant une Histoire de Barlaam et joasaph copiée en 6729 de l'ère d'Adam (soit 1221 de notre ère), probablement en Syrie (Troupeau, 1972 : n° 269).

Numérotation en caractères hébraïques

  • 77 Arabe 2906.
  • 78 Nous remercions Michel Garel, conservateur chargé des manuscrits hébreux à la Bibliothèque national (...)

37Un manuscrit arabe77, copié en 1130, comprend des numéros de cahiers et une foliotation en caractères hébraïques. Il présente conjointement deux systèmes de repérage de l'ordre des feuillets en lettres hébraïques à valeur numérique : les numéros des cahiers figurent en bas à gauche aux cinq premiers feuillets des cahiers, et ceux des feuillets en haut à gauche. Ils sont placés dans les deux cas très près du texte, le plus souvent dans le prolongement de la justification. Jusqu'au f. 90, ils semblent de la main du copiste. Après, le f. 90, la foliotation continue par une autre main de manière aberrante : au f. 110 succède 211, à 219 succède 300, après 309 vient 400, et après 409 apparaît la lettre aleph, qui équivaut à 1 ou 1 000. Quant à la numérotation des cahiers, elle procède par dizaines : le onzième cahier est numéroté 20, le douzième 30, etc. D'une écriture fine, ces chiffres erronés ont été rayés et corrigés (pour la foliotation seulement) par une main qui pourrait être celle d'un possesseur, peut-être un Provençal du XIVe siècle, qui a laissé une marque en hébreu sur un feuillet de garde. Ce volume du Qânûn fî l-t ibb d'Ibn Sînâ contient une autre marque en castillan et en caractères hébraïques, ainsi que deux marques en arabe, l'une datée de 877 de l'hégire, l'autre, non datée, de Salonique78. Ce procédé ne ressemble pas à la numérotation des cahiers employée généralement dans les manuscrits hébreux (Beit Arié, 1998 : 145-148).

38En conclusion, il nous semble pouvoir affirmer que les manuscrits arabes copiés en Orient dans des milieux musulmans et certains milieux chrétiens n'ont connu la foliotation qu'après la première moitié du XVe siècle, et que la numérotation des cahiers, qui n'apparaît jamais dans les Corans, était le plus souvent écrite en toutes lettres en arabe dans l'angle supérieur externe des premiers feuillets des cahiers des livres profanes, mais que l'angle interne avait été utilisé auparavant.

39Les cahiers numérotés en chiffres n'ont fait leur apparition qu'au XIVe siècle, tout en restant rares. L'abjad avait été utilisé avant la numérotation en toutes lettres. Toutefois, les remarques concernant l'utilisation des chiffres et de l'abjad pourraient s'appliquer principalement aux manuscrits « scientifiques », contenant notamment des textes d'astronomie et de mathématiques, et qui se trouvent parmi les manuscrits datés les plus anciens conservés à la BNF.

40Les manuscrits maghrébins constituent aussi un groupe particulier, où la numérotation des cahiers en toutes lettres a été beaucoup moins fréquente.

41Parmi les manuscrits copiés dans les milieux chrétiens, certains se rattachent à la tradition syriaque, d'autres à la tradition copte. Parmi ces derniers, la foliotation est apparue dès la seconde moitié du XIIe siècle, avec la numérotation des cahiers en toutes lettres.

42Ces données seraient bien sûr à confirmer et à préciser par l'étude de groupes de manuscrits localisés, qui seule permettrait de démêler ce qui tient à une évolution chronologique générale et ce qui relève d'une tradition locale ou propre à un type de textes.

Tableau I. Signes employés pour la numérotation des cahiers et la foliotation dans les manuscrits du Proche-Orient non chrétien.

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Tableau II. Direction de l'écriture des numéros de cahiers en toutes lettres.

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Bibliographie

BEIT ARIÉ M., 1998, « Les procédés qui garantissent l'ordre des cahiers, des bifeuillets et des feuillets dans les codices hébreux », in Ph. Hoffmann (dir.), Recherches de codicologie comparée : la composition du codex au Moyen Age en Orient et en Occident, Paris, Presses de l'École normale supérieure, 137-151.

BRIQUEL-CHATONNET F., 1998, « Cahiers et signatures dans les manuscrits syriaques : remarques sur les manuscrits de la Bibliothèque nationale de France », in Ph. Hoffmann (dir.), Recherches de codicologie comparée : la composition du codex au Moyen Age en Orient et en Occident, Paris, Presses de l'École normale supérieure, 153-169.

DÉROCHE F., 1983, Catalogue des Manuscrits arabes, 2e partie. Manuscrits musulmans, tome I. Les manuscrits du Coran : aux origines de la calligraphie coranique, Paris, Bibliothèque nationale, 163 p.

FiMMOD (Fichier des manuscrits du Moyen-Orient datés), Paris, Presses de l'École normale supérieure, 1992.

GRAND'HENRY J., 1998, « Les signatures dans les manuscrits arabes chrétiens du Sinaï : un premier sondage », in Ph. Hoffmann (dir.), Recherches de codicologie comparée : la composition du codex au Moyen Age en Orient et en Occident, Paris, Presses de l'Ecole normale supérieure, p. 199-204.

IFRAH G., 1994, Histoire universelle des chiffres, L'intelligence des hommes racontée par les nombres et le calcul Paris, R. Laffont, 2 vol., 1042 et 1010 p.

LABARTA A. et BARCELÔ C, 1984, Numéros y cifras en los documentas arabigohispanos, Cordoba, Universidad de Cordoba, Càtedra de langua y literatura Arabes, Area de Estudias Arabes e Islàmicos, 63 p.

TROUPEAU G., 1972-1974, Catalogue des manuscrits arabes. 1re partie : manuscrits chrétiens, 2 vol., Paris, Bibliothèque nationale, 279 et 194 p.

ORSATTI P., 1993, « Le manuscrit islamique : caractéristiques matérielles et typologie », dans M. Maniaci et F. Munafo (dir.), Ancient and medieval Book Materials and techniques, Città ' del Vaticano, Biblioteca apostolica Vaticana (Studi e Testi, 357-358), II, 269-331.

ZANETTI U., 1998, « Les manuscrits de saint Macaire : observations codicologiques » in Ph. Hoffmann (dir.), Recherches de codicologie comparée : la composition du codex au Moyen Age en Orient et en Occident, Paris, Presses de l'École normale supérieure, 171-182.

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Notes

1 N°188.

2 Toutefois, cette remarque ne vaut pas de manière absolue : dans un manuscrit non daté proposé à la vente le 9 juin 1999 à l'hôtel Drouot à Paris, des numéros de cahiers sont inscrits en toutes lettres dans l'angle supérieur externe du premier feuillet et dans l'angle inférieur externe du dernier feuillet.

3 Qui ont respectivement pour cotes Arabe 5902 (copié en Irak ?), Arabe 2848, Arabe 5044 (copié à Harrân), Arabe 4821 et Arabe 2882.

4 Arabe 6080.

5 Les cahiers étant faits de feuilles pliées en deux insérées les unes dans les autres (il s'agit généralement, dans le monde arabe, de “quinions”, c'est-à-dire de cahiers faits de cinq “bifeuillets” correspondant à dix “feuillets”), la numérotation la plus économique consiste à ne porter de numérotation que sur les cinq premiers feuillets : c'est la numérotation “par bifeuillet”.

6 Arabe 5976.

7 Arabe 4247.

8 Arabe 6860, f. 101-133.

9 Arabe 2458.

10 Arabe 4457. 11. Arabe 1260.

11 Arabe 4457.

12 Arabe 5902.

13 Arabe 2457.

14 Arabe 2848 et 2903.

15 Arabe 2848 et 5976.

16 Arabe 2487.

17 FiMMOD, n°186.

18 Arabe 2090.

19 Ce qui correspond aux cotes Arabe 2486, Arabe 1499, Arabe 793, Arabe 4116, Arabe 1260.

20 Arabe 1499.

21 Arabe 2516.

22 Comme dans Arabe 2936 daté de 1253 et Arabe 2486 daté de 1285.

23 Arabe 3009.

24 Ayant pour cotes Arabe 2487, Arabe 5050, Arabe 3343, Arabe 1099, Arabe 6486, Arabe 3119 et Arabe 2646.

25 Ce qui correspond aux cotes Arabe 3009 (où ils sont surlignés), Arabe 4452, Arabe 1952.

26 FiMMOD, n°188.

27 Arabe 1686.

28 Arabe 5911.

29 Arabe 5939.

30 Arabe 2860, 2841, 4451, 6879, 2432, 3385,2749, 2770 (f. 157-222) et 4609.

31 Arabe 4001.

32 Arabe 879.

33 Arabe 4821, 6080, 709, 5956, 1686, 708, 5939, 1499.

34  Arabe 1686.

35 Arabe 4247.

36 Arabe 5129 (... râbi'  sharb Muslim li-l-Nawawî au f. 143), Arabe 704 (al-hâdî wa-l-'ishrûn min thânî Sahih Muslim au f. 200), Arabe 886 (... min shanb Majma' al-bahrayn li-Ibn Firishteh au f. 31).

37 Arabe 820.

38 Arabe 2128, Arabe 1579, Arabe 2011, Arabe 2061, Arabe 1130, Arabe 726 et Arabe 729.

39 Arabe 2457.

40 Arabe 6913.

41 Arabe 2486.

42 Arabe 6860, f. 101-133.

43 Arabe 5974.

44 Arabe 2605.

45 Arabe 6590.

46 Arabe 1970.

47 Arabe 750.

48 Arabe 2222.

49 Dans l'angle supérieur externe du f. 82.

50 Arabe 2291.

51 Arabe 5318.

52 Arabe 4768.

53 On utilisait en Occident musulman des types de chiffres particuliers, appelés rûmî et ghubâr. Les chiffres arabes qu'on y utilise actuellement sont dérivés des chiffres ghubâr. Sur leurs formes, voir A. Labarta et C. Barcelo ainsi que G. Ifrah.

54 Arabe 184, 95, 166, 167, 2837, 96, 94, 86.

55 Arabe 197.

56 Arabe 307.

57 Arabe 6501 et Arabe 26, copié près de Tripoli u Liban.

58 Arabe 108.

59 Arabe 2837.

60 Arabe 167 (mentionné note 54).

61 Arabe 6734, f. 29-92.

62 Arabe 181.

63 Arabe 204.

64 Arabe 68.

65 Arabe 5972.

66 Arabe 206.

67 Arabe 16.

68 Arabe 42.

69 Arabe 2954.

70 Arabe 72.

71 Arabe 2138.

72 Arabe 5986.

73 Arabe 7094. Toutefois, le copiste de ce manuscrit porte un nom musulman : Hibat AUâh b. Muhammad b. 'Alî b. al-Hasan al-Qurashî.

74 Arabe 4525.

75 Arabe 68.

76 Arabe 269.

77 Arabe 2906.

78 Nous remercions Michel Garel, conservateur chargé des manuscrits hébreux à la Bibliothèque nationale de France, pour ses observations sur ce manuscrit.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Marie-Geneviève Guesdon, « La numérotation des cahiers et la foliotation dans les manuscrits arabes datés jusqu'à 1450 », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 99-100 | novembre 2002, mis en ligne le 12 mai 2009, consulté le 01 mars 2014. URL : http://remmm.revues.org/1177

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