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La ville au cinéma
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Les hispanistes publient

La ville au cinéma

Études réunies par Julie Barillet, Françoise Heitz, Patrick Louguet et Patrick Vienne, Arras, Artois Presses Université, collection « Cinémas », 2005, 252 p
Nancy Berthier

Texte intégral

1A la suite du bel ouvrage Les figures du Christ dans l'art, publié chez L’Harmattan en 2003, La ville au cinéma réunit les actes du deuxième colloque organisé à l’université d’Artois par le Centre de Recherche de l’Artois sur les Cultures et Intertextualités, en novembre 2004. Placés sous le signe de la pluridisciplinarité, les dix-sept textes rassemblés en un volume de 250 pages relèvent de champs disciplinaires variés : études germaniques, anglophones, hispaniques, slaves, études cinématographiques, esthétiques et audiovisuelles, architecture et histoire de l’art. Le corpus appréhendé, depuis le cinéma muet jusqu’aux plus récentes productions audiovisuelles, couvre presque toute l’histoire du cinéma, par petites touches et de façon naturellement non exhaustive (cinéma allemand weimarien, cinéma soviétique, cinéma nord-américain contemporain, cinéma basque, etc.). Le grand intérêt de cet ouvrage consacré à La ville au cinéma, par rapport à la bibliographie existant sur ce thème, réside en premier lieu dans ce pari pluridisciplinaire qui permet la coexistence d’études portant sur des réalités socio-culturelles très différentes et de méthodes d’approche d’une grande variété. L’effet de dispersion est largement compensé par une circulation des problématiques, de texte en texte, qui renvoie en ultime instance à de grandes questions qui traversent l’ensemble du livre : l’opposition ville/campagne, les visions bipolaires, utopiques ou cauchemardesques de la ville ou les relations entre modernité et tradition. En outre, l’organisation de la table des matières structure efficacement l’ensemble des textes, en quatre parties qui s’articulent autour d’un double axe, chronologique et géographique : « Métropoles : réalités et chimères », « Hispanité : villes désirées, villes redoutées », « Villes anglo-saxonnes : lieux de passages », « Cinéma français : errance et déshérence ». Le domaine hispanique y a la part belle, avec un total de cinq textes dont quatre qui portent sur des villes espagnoles. Dans « Rues inquiétantes : la dualité des représentations urbaines dans La torre de los siete jorobados d’Edgar Neville », Alfonso San Miguel, à partir de l’analyse de l’un des films les plus troublants de l’histoire du cinéma espagnol des années quarante, s’attache à la manière dont Edgar Neville matérialise, à travers un récit fantastique, sa nostalgie d’un Madrid à échelle humaine, provincial, à jamais disparu à une époque où l’exode rural transforme irrémédiablement la capitale du pays. Dans En construcción de José Luis Guerín : la ville en chantier », c’est l’autre grande ville d’Espagne, Barcelone, qui intéresse Françoise Heitz ; celle-ci étudie un documentaire contemporain sur les mutations d’une partie du célèbre quartier populaire de la cité, le Barrio Chino, et montre de quelle manière, en centrant son attention sur le chantier d’un immeuble, Guerín parvient à produire une réflexion universelle dans laquelle le destin de Barcelone devient emblématique de celui de toutes les mégalopoles. La Barcelone du valencien Llorenç Soler, étudiée par Emmanuel Larraz dans « Barcelone, ville d’accueil dans le cinéma de Llorenç Soler », est déclinée dans quatre documentaires réalisés entre 1966 et 1988 qui mettent en scène l’avènement d’une ville multiculturelle au fil des vagues successives de migrants qui s’y sont installés, arrivés du Sud de l’Espagne dans les années cinquante et soixante, puis d’Afrique du Nord et d’Afrique noire à partir des années 70. Enfin, dans « Peur sur la ville », c’est dans le cinéma basque que nous plonge Jean-Claude Seguin, qui met en évidence la manière dont la dichotomie ville/campagne, beaucoup plus sensible au Pays Basque que dans le reste du pays, renvoie fondamentalement dans les films à la tension existant entre des métropoles importantes (Bilbao, Saint-Sébastien, Vitoria) et une tradition rurale enracinée dans l’histoire du peuple basque. Ces quatre textes nous semblent emblématiques de la manière équilibrée dont peuvent être articulés cinéma et civilisation de l’Espagne contemporaine. Ajoutons enfin que cet ouvrage, édité par les Presses de l’université d’Artois, est d’une très belle qualité (couverture, papier, illustrations, impression) : la lecture n’en est que plus agréable.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Nancy Berthier, « La ville au cinéma », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine [En ligne], 1 | 2007, mis en ligne le 12 mai 2007, consulté le 27 février 2014. URL : http://ccec.revues.org/255

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Auteur

Nancy Berthier

Professeur, Université de Marne-la-Vallée

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