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Bilan du programme autrichien de recherche sur les paysages
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Bilan du programme autrichien de recherche sur les paysages

Un exemple d’évaluation des processus de transfert de connaissances
Karolina Begusch-Pfefferkorn
p. 75-89
Cet article est une traduction de :
The knowledge balance of the inter- and transdisciplinary Austrian Landscape Research programme

Résumés

Le programme du Ministère autrichien des Sciences, intitulé « Recherche sur le paysage autrichien », visait à construire les fondements scientifiques d’un développement durable des paysages et des régions de l’Autriche et des territoires limitrophes. Les paysages et les régions ont été étudiés selon différentes approches disciplinaires et la mise en pratique des résultats de cette étude était partie prenante du programme de recherche. La vocation de ce programme était de faire la place à une science ouverte sur la société, à des idées, méthodes et pratiques non conventionnelles. Les objectifs du programme et les principes de recherche vont dans le sens de ces exigences. Les résultats du programme ont été reconnus sur le plan national et international. Le bilan des connaissances du programme de recherche sur le paysage autrichien (KLF) a pour but de présenter et d’évaluer les performances de ce vaste programme de recherche.

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Notes de la rédaction

Traduction : Accent mondial

Texte intégral

Bilan des connaissances : instruments d’évaluation des prestations de recherche

  • 1  Le présent article constitue une version abrégée de la publication : Begusch-Pfefferkorn, Karolina (...)

1Le programme de recherche sur le paysage culturel (KLF)1 est essentiellement financé par des fonds publics. L’opinion publique a une vision de plus en plus critique de l’utilisation de fonds publics. La transparence et la validation des performances sont obligatoires et il convient notamment d’apporter la validation de l’effet de levier, des résultats et de la pertinence pour le marché de ces recherches. Il va de soi que la réussite d’une recherche, consacrée à des intérêts publics, ne se mesure pas exclusivement à partir de ces critères. Il est cependant nécessaire de contrôler l’efficacité et l’opportunité des fonds publics utilisés et d’informer l’opinion publique des travaux de recherche. Le bilan des connaissances du programme KLF répond à ce besoin.

2Les entreprises utilisent les bilans de connaissances pour décrire les performances, qui ne peuvent pas être évaluées financièrement car elles présentent les caractéristiques d’un bien public. En ce qui concerne les entreprises productrices de connaissances, il ne semble pas adapté d’intégrer les connaissances dans la comptabilité de l’entreprise (dans la mesure où elles sont inscrites dans les dépenses et impactent donc la comptabilité de façon négative). Ces entreprises s’efforcent donc d’identifier leurs connaissances en terme de capital intellectuel (jusque là inexploité). Même les organisations internationales comme l’OCDE et la Commission européenne débattent de la présentation et de l’évaluation de la valeur immatérielle du capital. Les débats sur cette nouvelle forme d’évaluation des connaissances ont été également très animés au sein des universités. Le bilan des connaissances doit permettre la transparence des travaux des universités.

3Dans l’espace germanophone, l’organisation autrichienne de recherche privée « Austrian Research Centers Seibersdorf (ARCS) » fut la première entreprise à présenter un bilan de connaissances (ARCS, 1999 ; ARCS, 2001). Ses bilans de connaissances sont en fait des rapports sur les résultats de ses activités de recherche. Elle a utilisé, à cet effet, un modèle devant permettre la transparence des flux et contenus de connaissances. Les critères de présentation des travaux retenus étaient les suivants :

  • Capital humain

  • Capital relationnel

  • Infrastructure

4Les stocks de connaissances ne s’expriment pas financièrement mais à l’aide de critères autres que monétaires. Pour évaluer chaque capital, des indicateurs ont été utilisés et les résultats ont été présentés sur les plans économique et scientifique. Les démarches de l’entreprise pour développer le capital intellectuel ont également été mentionnées. Le bilan de connaissances doit offrir une image nuancée du patrimoine et du capital intellectuels de ces entreprises productrices de connaissances.

5Le bilan de connaissances du programme KLF a pour but de présenter et d’évaluer les travaux d’un vaste programme de recherche. Outre les prestations scientifiques habituelles (publications, etc.), le bilan KLF doit également refléter des prestations spécifiques, mises en évidence par un programme de recherche inter- et transdisciplinaire, telles que l’établissement de réseaux scientifiques interdisciplinaires ou leur application pratique (Krott, 2001). Le bilan de connaissances du programme KLF suit le modèle du bilan de connaissances ARCS. L’évaluation des prestations a été établie selon les critères suivants :

  • 1 Apport scientifique

  • 2 Internationalisation

  • 3 Application pratique

  • 4 Effet de levier supplémentaire

6Pour évaluer ces critères, on a utilisé les indicateurs suivants :

- En ce qui concerne l’apport scientifique :

  • Publications et activités scientifiques

  • Niveau de spécialisation dans le système scientifique

  • Établissement d’un réseau interdisciplinaire

- En ce qui concerne l’internationalisation :

  • Nombre de coopérations internationales

  • Nombre de partenaires internationaux

- En ce qui concerne l’application pratique hors des milieux scientifiques :

  • Publications et activités

  • Nombre de partenaires

  • Spécialisation

- En ce qui concerne l’effet de levier supplémentaire :

  • Gain de moyens supplémentaires pour les projets

  • Projets de suivi

  • Conséquences sur la politique structurelle des différents dossiers

  • Distinctions nationales et internationales

  • Promotion de la femme

  • Travail linguistique

  • Échange d’expériences internationales avec d’autres responsables du programme

7Les informations présentées dans les bilans sont toujours relatives et ne peuvent être interprétées à bon escient que par comparaison. Cette comparaison peut être établie de façon historique ou bien par une évaluation des performances. Une comparaison historique n’est pas possible dans le cadre de notre programme puisqu’il s’agit du premier de ce type, sous la direction du Ministère de la science (qui en est responsable). Les programmes précédents ne fournissent, par conséquent, aucun bilan comparable. De surcroît, ils étaient essentiellement orientés sur les apports scientifiques traditionnels. Dans le meilleur des cas, il s’agissait de comparer la portée et la qualité des publications. Ce type de comparaison serait ici inapproprié car il se fonderait sur des prémisses très différentes sur le plan de la politique de recherche.

8Pour plusieurs indicateurs, il a été possible d’établir une comparaison entre les phases du programme. Cela a permis de vérifier si les orientations choisies par la Direction du programme portaient leurs fruits.

9De même, une évaluation comparative des performances à l’échelle internationale n’était possible que dans certaines limites. Parmi les programmes aux objectifs analogues, on peut citer les programmes de soutien du Ministère allemand de l’éducation et de la recherche et le programme prioritaire « Technologie et recherche environnementales » (SPPU) du Fonds national suisse. Nous ne disposons d’aucune présentation des résultats de ces deux programmes.

Objectifs et principes de la recherche sur le paysage

10Dès lors, les objectifs constituent le cadre de référence de chaque bilan de connaissances. Les objectifs et principes du programme peuvent être consultés sur le site web du pro

11gramme à l’adresse : www.klf.at. Ce site indique également les orientations choisies par la direction du programme pour atteindre les objectifs et respecter ces principes.

Données fondamentales du programme de recherche sur le paysage autrichien

Personnes, institutions et disciplines concernées

12Près de 500 personnes provenant de 170 institutions différentes ont participé aux 80 modules du programme. Ce programme a concerné moins de 20 universités et plus de 100 instituts de recherche extra-universitaires (instituts de recherche extra-universitaires, instituts de recherches fédéraux et rattachés aux Länder ainsi que divers instituts de recherche privés et chercheurs indépendants) (Tableau 1).

13Lors de la première phase du programme, près de 350 chercheurs ont travaillé sur 30 projets (y compris le module d’accompagnement) tandis qu’ils n’étaient plus que 220 environ à participer aux 19 projets (module d’accompagnement compris) de la deuxième phase du programme. 95 chercheurs étaient chargés de la synthèse. Quant aux projets pilotes et associés, ils ont concerné 70 scientifiques.

14Dans les données chiffrées suivantes, l’indication du nombre de chercheurs désigne le nombre total de collaborateurs participant à un module. La même personne peut être mentionnée plusieurs fois lorsqu’elle a participé à plusieurs modules.

Tableau 1. Origine institutionnelle des chercheurs

307

Université

47

Instituts de recherche extra-universitaires

29

Institut fédéral

5

Institut rattaché à un Land

334

Privée

54

Hors catégorie

15L’ensemble du programme a fait appel à plus de 40 disciplines : la biologie est la discipline la plus représentée (spécialité écologie), suivie par l’aménagement du territoire, l’écologie et l’aménagement du paysage. On a également compté de nombreux représentants des disciplines suivantes : sociologie, agronomie, zoologie, économie, géographie, anthropologie, histoire, géologie, traitement de l’information et des données, génie rural et sciences politiques. Des disciplines telles que le droit, la presse, la technique, l’aménagement des torrents et avalanches, l’architecture, la biochimie, l’hydrobiologie et l’hydrologie, la psychologie ainsi que les arts, la philosophie, la physique technologique, la science de la mesure, les traditions populaires, l’archéologie, la science de l’alimentation, la sylviculture et l’hydrologie, étaient également représentées. Parmi les disciplines présentes en nombre restreint, on a relevé l’exploitation minière, la pédologie, la chimie, la philologie germanique, la physique et la théorie scientifique.

Budget global

16Le budget global du programme KLF s’élève à 18 millions d’euros environ. Dans la mesure où le programme de recherche a accordé la même importance aux problèmes et intérêts régionaux, fédéraux ou relatifs aux Länder, les moyens budgétaires nécessaires ont été alloués sous la forme d’un financement conjoint. Le programme de recherche a donc été cofinancé par la chancellerie fédérale, les Ministères de l’environnement, de l’agriculture et de l’économie et par les États fédérés (Bundesländer) ; il a également été fait appel à des subventions pour la recherche et à des fonds régionaux ainsi qu’au parrainage privé.

Bilan des performances du programme KLF – caractéristiques quantitatives du programme global

Collecte de données pour le bilan des performances

17Pour enregistrer les performances, la direction du programme a sollicité la collaboration des chefs de projet. Dans le cadre d’un questionnaire écrit (expédié en août 2002), il a été demandé aux chefs de projets de tous les modules KLF, de fournir des renseignements sur les prestations suivantes :

  • Publications

  • Activités

  • Nombre et type de contacts avec les partenaires dans la pratique

  • Développement d’un réseau international

  • Projets d’accompagnement

18Ils ont également été sollicités sur les points suivants :

  • Temps consacré au développement d’un réseau interne au projet

  • Temps consacré au développement d’un réseau externe (échange avec des personnes extérieures au projet)

  • Projets d’accompagnement en attente

Le questionnaire a été adressé à 73 responsables de projets ; 15 d’entre eux n’ont pas répondu.

19Les projets de synthèse de la phase 2 n’en étaient qu’à leur début au moment de la collecte des données ; seul le nombre des collaborateurs, institutions et disciplines impliqués a donc été pris en compte dans le bilan des connaissances.

20Les chefs de projet ont également dû rédiger de brefs rapports (cinq pages maximum), dans lesquels ils mettaient l’accent sur les principales performances du module (nouvelles connaissances, innovations dans les méthodes, résultats sur le plan pratique, assistance internationale).

Gain scientifique

21La recherche commanditée a pour objectif principal de fonder l’action politique sur des compétences ; elle doit s’accompagner immédiatement, si possible, de résultats pratiques. À l’inverse du conseil en recherche, il n’est pas possible de juger une recherche commanditée uniquement selon des critères économiques. Cependant, les projets inter- et transdisciplinaires ne sont pas dispensés de la nécessité de démontrer leur efficacité dans le domaine scientifique. Dans quelle mesure les projets KLF ont-ils été bénéfiques pour la science et quels ont été leurs apports sur le plan scientifique ?

Publications et activités scientifiques

22Le nombre de publications (scientifiques) constitue un indicateur de la notoriété scientifique. Dans le cadre du programme KLF, 847 publications ont été rédigées. Il s’agit de rapports de recherche, d’ouvrages et de contributions à des ouvrages, d’articles dans les revues et de publications de congrès, de mémoires, de thèses et de travaux de doctorat d’État (Tableau 2).

23Le nombre de contributions dans les revues référencées a également servi d’indicateur de la portée scientifique. Au total, 189 articles ont été publiés (à ce jour) dans des revues référencées et dans les publications de congrès, contre 83 dans des revues non référencées. Les ouvrages et contributions à des ouvrages ne sont pas pris en compte dans ce chiffre.

24D’autres activités scientifiques, telles que les conférences, cours de formation, présentations avec supports visuels, ateliers, rencontres avec d’autres équipes de projet, expositions, séjours de recherche, présentations, ont servi d’indicateurs de l’apport scientifique. Les projets KLF ont produit 641 prestations scientifiques.

Tableau 2. Publications scientifiques

Rapports de recherche

412

Ouvrages et contributions à des ouvrages

99

Revues

136

Publications de congrès

136

Mémoires, thèses, travaux de doctorat d’État

64

25À l’issue de quatre ans, les projets de la première phase du programme ont donné naissance à 47 % des publications (à ce jour). À supposer qu’il en soit de même pour les projets restants, 500 autres publications devraient encore voir le jour.

26Ces chiffres démontrent que les lignes directrices, fixées par la direction du programme depuis la phase 2 du programme KLF, ont porté leurs fruits. Depuis le début de cette phase, il a été demandé aux responsables de projets, de ne pas consacrer prioritairement leurs ressources aux rapports de recherche habituels (destinés au demandeur de l’étude) mais à la publication des résultats dans des médias, qui bénéficient d’une audience importante auprès des destinataires concernés et qui sont diffusés à grande échelle.

Spécialisation scientifique

27Le programme a également contribué à la spécialisation scientifique, ou en jargon de bilan scientifique, au développement du capital humain. Les projets ont donné lieu à 64 travaux d’étude (mémoires, thèses, doctorats d’État).

Développement d’un réseau international

28L’un des principes directeurs de la recherche sur le paysage résidait dans l’interdisciplinarité. Dans quelle mesure cet objectif a-t-il été atteint ?

- Diversité disciplinaire : La diversité des disciplines impliquées dans les projets atteste de l’existence d’un réseau interdisciplinaire ; les projets peuvent concerner entre une discipline (principalement dans les projets d’accompagnement) et onze disciplines.

- Temps consacré à la coopération interne du projet : Sur les conseils des responsables scientifiques, le temps consacré à la coopération interne du projet a également servi d’indicateur de développement d’un réseau international. Il a été demandé aux chefs de projets d’évaluer ce temps. Cela fut fait dans 52 projets. Dans la majorité des cas, le temps consacré à la coopération était évalué entre 20 et 30 % du temps de travail total du projet. En termes financiers, cela représente environ 3 millions d’euros consacrés aux efforts de collaboration interdisciplinaire.

- Communauté d’auteurs : Les communautés d’auteurs ont également permis d’évaluer le développement d’un réseau interdisciplinaire. Sur les 435 publications scientifiques (hors rapports scientifiques) dénombrées, 198 publications émanent de communautés d’auteurs. À supposer que les communautés d’auteurs renforcent l’interdisciplinarité scientifique, on peut considérer que ce programme a joué, à ce titre, un rôle important. Par ailleurs, on peut déduire de ce chiffre que la collaboration entre les équipes projets de différentes disciplines ne nuit pas à la spécialisation dans une discipline spécifique : plus de la moitié des publications scientifiques sont des publications relevant d’une seule discipline.

Internationalisation

29Dès le départ, l’internationalisation a fait partie des principes de la recherche sur le paysage autrichien. Cela s’est-il traduit dans les faits ? Les critères de réussite retenus ont été les suivants : nombre de coopérations internationales et nombre de partenaires internationaux.

Nombre de coopérations internationales

30L’internationalisation signifie, d’une part, que les résultats des projets KLF ont été intégrés, d’une manière ou d’une autre, à la recherche internationale et, d’autre part, que les collaborateurs de ces projets continuent à exploiter, dans le cadre des projets KLF, les résultats obtenus sur le plan international. Au total, 152 coopérations internationales ont été dénombrées.

31D’après ce décompte, la recherche internationale a visé prioritairement l’Union Européenne : les participations à des programmes-cadres de recherche de l’UE ont représenté la forme la plus fréquente d’internationalisation (38 participations au 4e et au 5e programme-cadre).

32Le sixième programme-cadre a donné naissance à de nouveaux types de projets intitulés « réseaux d’excellence » et « projets intégrés », pour lesquels il fut nécessaire de déposer en premier lieu des déclarations d’intérêt.

33Le bilan du projet de synthèse déjà évoqué, « Préparation d’un réseau socio-économique d’excellence dans le cadre de l’espace de recherche européen », sollicité dans le cadre de la synthèse KLF 2001, est remarquable. Les multiples efforts de mise en réseau de ce projet ont abouti à de nombreuses activités et participations au sixième programme-cadre de l’Union Européenne, à savoir neuf déclarations d’intérêt, des demandes de projets pour deux projets de recherche spécifique ciblés (STREP), pour un réseau d’excellence et pour deux projets intégrés, ainsi que la participation au développement de plusieurs réseaux de recherche européens, notamment dans le cadre de l’initiative « Géoscope-Développement durable ». Le réseau d’excellence ALTER-Net a été mandaté.

34Au vu de la réussite de ce projet de synthèse, il est regrettable que tous les participants à la synthèse KLF 2001 n’aient profité de l’opportunité d’établir des partenariats internationaux. Plusieurs autres projets de développement de réseaux et de préparation de l’espace de recherche européen n’ont pas pu être initiés en raison du retrait des fonds par le Ministère de la science. Un potentiel important de mise en réseau des chercheurs du programme est, par conséquent, resté inexploité.

35Le degré d’internationalisation des projets KLF, c’est-à-dire la proportion de projets consacrée à la coopération internationale par rapport au nombre total, est élevé : 89 % des projets KLF de la phase 1 et 92 % des projets de la phase 2 sont liés, d’une manière ou d’une autre, à la recherche internationale. Dans le cadre des projets de synthèse, de nombreuses coopérations internationales se sont également concrétisées. La synthèse KLF mentionnait également une catégorie intitulée « Projets d’application pratique », pour laquelle une coopération internationale n’était pas pertinente. Ces projets font baisser la moyenne établie car leur participation à la coopération internationale se situe, avec des valeurs avoisinant 60 %, nettement au-dessous de celle des phases KLF1 et KLF2.

Nombre de partenaires internationaux

36La collaboration la plus étroite a été établie avec les partenaires allemands (60 partenaires), suivis des britanniques (33) et des hollandais (29). Le développement de réseaux avec les États voisins a également été assez actif, notamment avec la Suisse (27), l’Italie (19), la Slovénie (18), la République Tchèque (11), la Slovaquie (6), la Hongrie (1) ; on ne dispose pas d’information concernant la coopération avec le Liechtenstein.

Application pratique

37Outre l’interdisciplinarité, la transdisciplinarité est le principe directeur du programme KLF. Elle désigne tout travail scientifique, dans lequel des partenaires non scientifiques participent à la production des connaissances (voir le site : www.klf.at). La recherche sur le paysage culturel a en effet pour objet de contribuer à la résolution des problèmes de société. Les principes de cette recherche sont les suivants : transposabilité, rapport avec la planification et pertinence dans la pratique, c’est-à-dire des exigences inhabituelles dans le cadre de programmes scientifiques. Comment transposer dans la pratique les résultats des recherches ? Dans le cadre des projets KLF, les chercheurs ont dû s’extraire du domaine scientifique et nouer le dialogue avec la société. Dans quelle mesure y sont-ils parvenus ?

Publications et activités pratiques

38Les « publications et activités pratiques » ont été retenues comme indicateurs des applications pratiques. A la date de collecte des données, les projets avaient donné lieu à 374 publications pratiques et 231 activités (conseils, événements artistiques, présentations de projets, projets scolaires, interventions à la radio et à la télévision) ont été recensées (Tableau 3).

Tableau 3. Activités pratiques

Au total

5.5 Conseil

36

5.4 Événement artistique

13

5.3 Intervention à la télévision/à la radio

37

5.2 Présentation de projet

115

5.1 Projet scolaire

30

Total

231

39Le soutien apporté par les projets d’accompagnement semble avoir eu un impact positif sur le nombre d’articles parus dans la presse : le travail intensif des médias et la responsabilisation des chercheurs du programme ont permis la publication de 55 articles dans la presse en 2001 contre 1 à 31 maximum pour les années précédentes.

Partenaires sur le terrain

40Le nombre de contacts sur le terrain a permis de mesurer l’efficacité dans la pratique. Dans le cadre du programme KLF, des relations ont été établies avec 1 250 personnes provenant de 680 institutions non scientifiques. Près de 75 communes ont été impliquées dans le programme, notamment selon les modalités suivantes (Tableau 4) :

Tableau 4. Fonctions des partenaires

Participation à des ateliers

459

Interlocuteurs dans des entretiens

226

Échange d’expérience (dans des conversations…)

223

Collaboration (exécution de tâches partielles du projet)

135

Conseil

69

Membre d’un comité d’accompagnement

68

Cofinancement

60

Transposition d’une idée du projet

41

Réalisation d’un projet scolaire

39

Réalisation d’un projet artistique

31

Relations publiques

21

Organisation de manifestations

18

Évaluation de la pertinence pratique (dans le cadre d’une audition)

4

41Les initiatives de la direction du programme ont permis d’augmenter le nombre de contacts de façon significative. Dans la phase 1, il y avait en moyenne 18 contacts par projet, tandis que ce nombre était de 46 dans la phase 2.

Temps consacré au réseau

42Le temps consacré par les projets aux réseaux externes a également servi d’indice de l’intensité de la coopération sur le terrain. Le temps consacré à la coopération transdisciplinaire a été évalué par les chefs de projet à plus de 50 % de la durée globale.

Cofinancement

43Le cofinancement de partenaires extérieurs a servi d’indicateur type de la réussite du programme dans la pratique. Le budget global du programme KLF s’élève à 18 millions d’euros. Un tiers de cette somme a été pris en charge par des partenaires financiers. Le programme de recherche a été cofinancé par d’autres départements fédéraux et par les Länder ; il a également été fait appel à des subventions de recherche internationales et régionales ainsi qu’à la contribution de sponsors privés. On a recensé au total 30 partenaires de financement.

Spécialisation dans la pratique

44Près de 10 % des chercheurs du programme ont changé de poste après leur contribution au projet, la majeure partie passant de l’université aux institutions privées. Le changement de poste a servi d’indicateur de la contribution du programme à la spécialisation pratique.

Effet de levier supplémentaire

45Lorsque le programme de recherche enregistre des performances qui dépassent les objectifs et résultats escomptés, on parle « d’effet de levier supplémentaire ».

Gain de ressources supplémentaires pour des projets individuels

46La recherche a bénéficié, au cas par cas, de moyens dépassant le budget affecté au projet, qui ont été apportés par les institutions concernées au titre de fonds propres. Pour les projets de la phase KLF1, seuls les fonds propres non planifiés nous ont été communiqués. Ils s’élèvent à 22 % du budget disponible. Le montant de cette participation s’explique essentiellement par le fait que les frais correspondant aux travaux inter- et transdisciplinaires avaient été sous-estimés. Cela a eu un effet positif sur l’ensemble du programme de recherche car de nombreuses institutions, qui ne participaient pas exclusivement ou prioritairement à cette recherche, ont investi des ressources dans le programme. A ce propos, il convient de noter que les institutions concernées en ont toutefois tiré des conséquences : la phase 2 du programme KLF a enregistré une diminution de 14 % des capitaux propres non planifiés (Tableau 5).

Tableau 5. Capitaux propres non planifiés

en %

Calcul en euros

KLF1

22,2

916 597,13

KLF2

14,3

619 016,37

Financement complémentaire

47Plusieurs modules du programme KLF ont bénéficié des ressources de projets menés parallèlement (financement international principalement). Ce financement complémentaire a été estimé à 1,8 million d’euros environ, c’est-à-dire 10 % du budget total du programme.

Projets de suivi

48Les projets KLF ont donné lieu à environ 190 projets de suivi. Sur ce nombre, la moitié n’était pas financée par le Ministère de la science, la partie restante était constituée de projets KLF, qui ont vu le jour grâce à de nouveaux demandeurs.

Conséquences sur la politique structurelle des différents dossiers

49Les résultats de plusieurs modules se sont traduits explicitement par des décisions politiques, intervenues en premier lieu dans la politique structurelle. Il convient de citer à cet égard quatre exemples significatifs :

1. Les projets d’initiatives issus du module « MU4_1 : Culture – Paysage – Développement dans les régions alpines » ont été pris en compte dans le document de programmation « Objectif 2 : Du nouveau pour la région du Vorarlberg ».

2. La normalisation des cours d’eau est présentée par le Ministère de l’agriculture et de la sylviculture, de l’environnement et de la gestion des eaux comme une contribution de l’Autriche à la directive-cadre sur l’eau de l’Union Européenne.

3. Les résultats du module « IN2 : Etude des caractéristiques structurelles de l’écologie paysagère comme indicateurs du développement durable » ont été utilisés pour l’évaluation intermédiaire du programme ÖPUL2000 (ÖPUL = Programme autrichien d’incitation à une agriculture respectueuse de l’environnement, extensive et protégeant le milieu naturel ; http://www.lebensministerium.at/​land/​).

4. Le « Manuel d’approche intégrée du développement régional » sert de base à l’évaluation intermédiaire des projets LEADER.

Promotion des femmes dans la science

50Dans sa deuxième phase, le programme a commencé par mettre l’accent sur la « promotion des femmes dans la science ». Dans son « Guide de formulation d’une demande de projet, juillet 1999 », le Ministère de la science a posé ses conditions. Dans la demande de projet, les demandeurs devaient indiquer :

  • 1. combien de mois/personne (en %) étaient assurés par des femmes

  • 2. quelle était leur qualification

  • 3. pour quelles étapes du travail elles avaient été sollicitées

51Le quota minimal était de 30 % ; 30 % de la recherche scientifique (mesurée en mois/personne) devait être assuré par des femmes, preuves à l’appui. En cas de non-respect de ce quota minimal, les demandeurs avaient la possibilité de présenter des raisons valables. Le quota cible se situait autour de 50 %. Si ce quota était atteint, il était possible de demander un supplément pour la partie de la recherche fondamentale relative au module concerné, qui était assurée par des chercheuses. Le cadre de financement d’un module supplémentaire était de 14 500 euros maximum.

52Ce quota avait pour but de favoriser la qualification des chercheuses ; par conséquent, seuls les activités scientifiques pouvaient être prises en compte. Le respect des quotas a été contrôlé et documenté dans les rapports intermédiaires. Grâce à la priorité « Promotion des femmes dans la science », la part des ressources, dont ont bénéficié les chercheuses, a pu passer en moyenne de 30 % à 45 %. Par ailleurs, cinq modules de la phase 2 du programme KLF ont intégré cette incitation à la qualification des femmes dans le cadre d’un autre projet, car ils avaient atteint le quota cible de 50 %.

Travail linguistique

53L’interdisciplinarité et la transdisciplinarité de la science impliquent également des tâtonnements et des incertitudes. Quelle est la langue qui convient à l’inter- et à la transdisciplinarité ? Comment relier les textes scientifiques à la vie quotidienne ? La recherche sur le paysage culturel a accordé une importance particulière à ces questions. Les chercheurs ont pu étendre leurs compétences linguistiques dans le domaine scientifique ; ils ont été sensibilisés à l’importance d’une langue claire et concise, qui ne laisse rien au hasard. Les écrits produits dans le cadre du programme KLF méritent bien sûr toute notre admiration mais ils présentent également des lacunes. Un manque de clarté, de vigueur, d’accroche ; il aurait fallu réduire le nombre de pages et l’épaisseur des documents. Les efforts linguistiques ont été maintes fois abordés : pour aider les partenaires du programme, des séminaires linguistiques ont été organisés, au cours desquels les participants travaillaient sur leurs propres textes. Le guide linguistique du programme KLF : « Langue, science, réalité. Pour un usage de la langue dans la science inter- et transdisciplinaire » (Nicolini, 2001) devait aider les participants à rédiger des textes clairs et intelligibles. Les efforts linguistiques du programme KLF font figure d’exemple dans le paysage scientifique germanophone.

Échange d’expériences international avec d’autres responsables de programmes

54Pendant le déroulement du projet trilatéral impliquant l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, un groupe de travail a été constitué, dans lequel ont été échangées et abordées les expériences des responsables des programmes inter- et transdisciplinaires. L’Allemagne a mandaté des représentantes du programme prioritaire « Ecologie urbaine » du BMBF (Ministère Fédéral de l’Éducation et de la Recherche) et du programme prioritaire « L’homme et l’évolution climatique globale » du DFG (Fonds allemand scientifique) et la Suisse a confié cette tâche au Responsable du programme prioritaire sur l’environnement « SPPU ». Outre les responsables des programmes concernés, des parties prenantes d’autres programmes ont également participé à ce groupe de travail, notamment le représentant du programme néerlandais « Dutch National Research Programme on Global Air Pollution and Climate Change » (« Programme de recherche national hollandais sur la pollution de l’air et l’évolution du climat dans le monde »). L’échange d’expériences a donc ainsi dépassé le cadre de l’espace germanophone. La collaboration au sein de ce groupe de travail a permis de poser la première pierre de l’appel d’offres bilatéral du KLF et du programme prioritaire allemand du DFG (Fonds allemand scientifique) « Recherche socio-écologique »

(http://www.klf.at/​german/​modules/​intertrans/​ index.htm).

Distinctions nationales et internationales

55Des distinctions internationales ont été décernées à certains modules :

1. Le « Projet d’agroécologie Krappfeld » et le module « MU4_1 : Culture – Paysage – Développement dans les régions alpines » ont été désignés par Expo 2000 comme des « projets sur le développement durable de grande envergure ». Cette distinction a suscité l’intérêt des régions et projets concernés et leur a rapporté des fonds.

2. Le module d’accompagnement « Recherche auprès de l’opinion publique » s’est distingué lors du premier Congrès international transdisciplinaire (Zürich, 2000) par un premier prix.

3. Le film du programme KLF : « Au commencement était le regard » a été sélectionné par plus de 40 festivals du film internationaux, notamment pour le Festival de Cannes (Mai 2003). Il s’est vu décerner le premier prix du cinéma de l’avenir au festival de Pesaro (20 au 28 juin 2003).

56Il convient de mentionner deux œuvres qui n’ont reçu aucune distinction internationale mais qui ont suscité beaucoup d’admiration et un réel intérêt. Elles ont en commun de dépasser largement le cadre de la science et des frontières nationales.

- L’ouvrage « Sprache. Wissenschaft. Wirklichkeit. Zum Sprachgebrauch in inter- und transdisziplinärer Forschung » (« Langue, science, réalité. Usage de la langue dans le domaine scientifique ») a été tiré à 2 700 exemplaires et suscite encore beaucoup d’intérêt.

- Le « Manuel d’approche intégrée du développement régional » a été tiré à 1 800 exemplaires et son succès perdure.

Estimations des performances du programme KLF par les chefs de projets

Brefs rapports sur les projets

57Vingt-trois chefs de projets ont répondu à la demande qui leur avait été formulée : présenter de façon concise, sous la forme de brefs rapports, les principaux résultats de leur module, à savoir les nouvelles connaissances, les nouveautés en matière de méthodes, les résultats dans la pratique, la collaboration internationale. Ces brefs rapports devaient mettre en évidence ce qui comptait aux yeux des chefs de projets : nouvelles connaissances, résultant de la collaboration interdisciplinaire, réussites ou échecs dans la pratique, intérêt international, joies et problèmes de la collaboration interdisciplinaire, importance du travail de communication, réseaux et partenariats dans le cadre du programme, etc.

58Ces brefs rapports ont apporté un éclairage différent sur les performances du programme, notamment par les évaluations personnelles des chercheurs et chercheuses concernés, les chiffres passant à l’arrière-plan. Ils ont mis en évidence des aspects du programme, qui ne nécessitaient pas une approche quantitative. Ils ont servi de contrepoids à l’évaluation quantitative des performances et ont présenté une vision pondérée des résultats du programme.

Conclusion

59La réussite d’un programme se mesure en premier lieu à la qualité et à l’originalité de ses résultats ; dans le domaine scientifique, on utilise à cet effet le processus d’évaluation collégiale Peer Review (« spécialistes internationaux »). Mais l’évaluation collégiale ne suffit pas ; le jugement de la qualité scientifique est donc complété par l’évaluation quantitative de la valeur créée par le programme (évaluation du programme). On utilise comme critère de mesure les valeurs de référence indicatives, sans oublier que la science est une activité innovante et créatrice, qui ne peut pas être comparée à une production automatisée et, par conséquent, ne peut pas être jugée uniquement à partir de ces critères de mesure. Toute connaissance, à la fois nouvelle et remarquable, apporte à la science, ainsi qu’à d’autres domaines, bien plus que la moyenne des diverses publications.

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Bibliographie

ARCS (AUSTRIAN RESEARCH CENTERS SEIBERSDORF), 1999. – Wissensbilanz 1999. Wissenschafft Zukunft. Projektleitung: Mag. Alexander G. Welzl. Seibersdorf.

ARCS (AUSTRIAN RESEARCH CENTERS SEIBERSDORF), 2001. – Wissensbilanz 2000. Wissenschafft Zukunft. Seibersdorf.

BEGUSCH-PFEFFERKORN K., 2005. – KLF-Wissensbilanz. Leistungsdarstellung und Leistungsbewertung des inter- und transdisziplinären Programms Kulturlandschaftsforschung (Bericht unveröff.).

BEGUSCH-PFEFFERKORN K., 2006. – KLF-Wissensbilanz – Leistungsdarstellung des interund transdisziplinären Programms Kulturlandschaftsforschung. In: GLAESER Bernhard (Hg): Fachübergreifende Nachhaltigkeitsforschung. Stand und Visionen am Beispiel nationaler und internationaler Forscherverbünde. München: oekom (Edition Humanökologie; Band 4), pp. 119–139.

BEGUSH-PFEFFERKORN K., BRUCKER J.E., DANKL C., 2003. – “KLF-Wissensbilanz. Leistungsdarstellung und-bewertung des inter- und transdisziplinären Programms Kulturlandschaftsforschung” (Bilan des connaissances du programme KLF. Présentation et évaluation des résultats du programme inter- et transdisciplinaires de recherche sur le paysage autrichien). Vienne, rapport non publié.

KROTT M., 2001. – Wissensbilanz KLF (Beratung 22.10.2001) (unveröff. Ms.).

NICOLINI M., 2001. – Sprache. Wissenschaft. Wirklichkeit. Zum Sprachgebrauch in interund transdisziplinärer Forschung. Bundesministerium für Bildung, Wissenschaft und Kultur, Klagenfurt, Wien.

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Annexe

Webreferences

http://wm2003.aifb.uni-karlsruhe.de/tutorial/t01/. Bewertung von Intangible Assets. Tutorium auf der 2. Konferenz Professionelles Wissensmanagement – Erfahrungen und Visionen (WM2003). Luzern (Schweiz), 2.-4. April 2003 (Download am 1.4.2003).

http://www.klf.at/german/modules/intertrans/index.htm. Inter- und Transdisziplinarität: Anstöße für Programmorganisation, Projektorganisation und Praxisanbindung (Download am 30. April 2003).

http://www.klf.at/german/news/synthese/rahmenbed.htm#2. Leitlinien für Syntheseprodukte (Download am 30. April 2003).

http://www.lebensministerium.at/land/. Agrar-Umweltprogramm ÖPUL (Download am 23. Juli 2004).

http://www.unigesetz.at/html/cont_faq.asp?ID=23&gl=1. Was ist eine Wissensbilanz und wann ist sie vorzulegen? (Download am 1.4.2003).

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Notes

1  Le présent article constitue une version abrégée de la publication : Begusch-Pfefferkorn, Karolina (2006) : KLF-Wissensbilanz – Leistungsdarstellung des inter- und transdisziplinären Programms Kulturlandschaftsforschung. (Bilan des connaissances du programme KLF – Présentation des travaux du programme inter- et transdisciplinaire de recherche sur le paysage autrichien). Voir en bibliographie : Begusch-Pfefferkorn K., 2006, pp. 119-139. Pour le rappport complet, voir : Begusch-Pfefferkorn K., Brucker J.E., Dankl C., 2003.

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Pour citer cet article

Référence papier

Karolina Begusch-Pfefferkorn, « Bilan du programme autrichien de recherche sur les paysages », Revue de Géographie Alpine | Journal of Alpine Research, 96-2 | 2008, 75-89.

Référence électronique

Karolina Begusch-Pfefferkorn, « Bilan du programme autrichien de recherche sur les paysages », Revue de Géographie Alpine | Journal of Alpine Research [En ligne], 96-2 | 2008, mis en ligne le 04 mars 2009, consulté le 05 mars 2014. URL : http://rga.revues.org/493 ; DOI : 10.4000/rga.493

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Auteur

Karolina Begusch-Pfefferkorn

Ministère autrichien de la science et de la recherche, Département II/4 Sciences de la terre, Recherche, Éducation, Coopération.
karolina.begusch-pfefferkorn@bmwf.gv.at

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Droits d’auteur

© Journal of Alpine Research | Revue de géographie alpine

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