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Les Offices du cinéma scolaire et éducateur à l’épreuve des publics
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4- Formation et encadrement : des spectateurs sous influence ?

Les Offices du cinéma scolaire et éducateur à l’épreuve des publics

The Educational Cinema Offices and their publics in France between the two World Wars
Pascal Laborderie

Résumés

En France, dans l’entre-deux-guerres, les Offices du cinéma scolaire et éducateur constituèrent un réseau d’enseignement, d’éducation et de propagande par le cinéma. Comment évaluer les effets de ce dispositif ? Tout d’abord, nous considérons les dispositifs mis en œuvre par les Offices comme une réponse à la diversité des publics, enfants ou adultes, hommes ou femmes, des mondes ouvriers ou des classes intermédiaires, des espaces ruraux ou urbains, de métropole ou des colonies. Puis l’intérêt du cinéma en matière d’enseignement devant un public d’enfants est envisagé à partir des discours des enseignants. Enfin cet article aborde la représentation des enseignants concernant la propagande pour adultes. Des discours à la réalité, il est finalement proposé que cette propagande a surtout permis de faire travailler ensemble les animateurs des Offices au moment même où les divers mouvements du centre et de la gauche étaient divisés.

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Texte intégral

  • 1  En 1936, Jean Zay prolonge l’âge de la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans.

1Dans l’entre-deux-guerres, la Ligue de l’enseignement, les Offices régionaux du cinéma éducateur qui lui sont affiliés au sein de l’Union française des offices du cinéma éducateur laïque (UFOCEL) et leurs usagers, principalement des écoles, forment un vaste réseau d’enseignement, d’éducation et de propagande par le cinéma. Malgré l’ouvrage de référence de Raymond Borde et Charles Perrin sur les Offices du cinéma éducateur (Borde et Perrin, 1992), une histoire sociopolitique du cinéma scolaire et éducateur en France dans l’entre-deux-guerres reste à écrire. Les auteurs s’attachent avant tout à valoriser une approche cinéphilique mais ne rendent pas compte des usages sociaux du cinéma favorisés par les Offices. Tandis que le cinéma scolaire concerne les activités d’enseignement dans la classe, le cinéma éducateur se définit comme une tentative de modifier les pratiques du public en matière d’hygiène sociale et de citoyenneté dans le cadre des séances postscolaires et populaires. Ce cinéma de propagande sociologique revêt par ailleurs une dimension politique, car il promeut les idées et les actions des gauches radicale et socialiste. Surtout, il concurrence directement l’Église catholique dans l’encadrement des loisirs des adolescents et des adultes. Dans cette perspective, les Offices se donnent pour objectif de prolonger l’éducation des jeunes gens après l’âge de la scolarité obligatoire1 et de favoriser l’éducation tout au long de la vie, notamment pour les classes laborieuses. Hérité des idées de Condorcet, soutenu par la franc-maçonnerie et porté dès sa fondation en 1866 par la Ligue de l’enseignement, ce projet d’éducation populaire se fait du reste plus prégnant au moment même de la réduction du temps de travail.

2Aussi, la question des pratiques du public semble d’autant plus importante qu’elle concerne des activités qui prétendent à l’efficacité. Faute d’éléments observables, les études sont cependant prises au dépourvu dès qu’il s’agit d’évaluer les effets du cinéma scolaire et éducateur. Sans pour autant proposer une méthode de type sociologique qui permette véritablement de mesurer un impact, cet article présente la variété des dispositifs mis en œuvre par les Offices comme une tentative d’adaptation à la diversité des publics. Puis sont considérées les représentations des instituteurs concernant le cinéma scolaire et le cinéma éducateur. Enfin la question de l’efficacité du dispositif est envisagée selon son aptitude à mobiliser les instituteurs eux-mêmes.

Le réseau de l’UFOCEL, une réponse à la diversité des publics

  • 2  Les Offices distribuent aussi des vues fixes et des documents sonores pour phonographe. D’une mani (...)

3Dans les années 1920, des Offices du cinéma éducateur laïque apparaissent partout en France. Leur activité principale consiste à louer des appareils de projections cinématographiques et des films éducatifs ou récréatifs de tous formats2 à des établissements scolaires, mais aussi à des amicales laïques, des patronages industriels, des hôpitaux ou encore des casernes. À la fin des années 1930, l’UFOCEL compte 28 Offices régionaux du cinéma éducateur qui couvrent 77 départements et au moins 5 560 points de projection répartis non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les espaces ruraux et dans les colonies, ce qui constitue quantitativement et qualitativement un réseau de première importance. Ce réseau est par ailleurs renforcé par les moyens propres de l’Armée, du ministère de l’Agriculture, du Comité national de défense contre la tuberculose (CNDT) et de l’Office national d’hygiène sociale (ONHS), qui diffusent les mêmes films de propagande en hygiène sociale (Lefebvre, 1996), principalement des films réalisés par Jean Benoit-Lévy (Vignaux, 2007).

  • 3  La Ligue est une confédération où les associations sont regroupées au niveau départemental dans 89 (...)
  • 4  Les Offices sont approvisionnés en films par la cinémathèque du Musée pédagogique qui dépend du mi (...)

4L’apparition de ce réseau de grande envergure s’explique par l’investissement des militants du monde associatif laïque, notamment les instituteurs qui constituent la base du mouvement, par le rôle structurant de la Ligue de l’enseignement3 et par l’intervention de l’État. L’aide publique à l’achat de projecteurs pour les établissements scolaires, la création de cinémathèques, les subventions accordées aux Offices et la législation en faveur du cinéma non commercial confèrent au cinéma scolaire et éducateur laïque un rôle paraétatique. Ainsi les Offices assurent-ils la liaison entre les divers contextes locaux et les ministères, notamment l’Instruction publique et l’Agriculture4. La dimension associative de ce mode d’organisation, qui se caractérise par une grande souplesse, lui permet notamment d’adapter les dispositifs de projection et les programmations à la diversité des publics, enfants, adolescents ou adultes, hommes ou femmes, des mondes ouvriers ou des classes intermédiaires, des espaces ruraux ou urbains, de métropole ou des colonies.

  • 5  Chez Jacques Ellul, ce caractère de la propagande s’exprime dans la notion de « propagande totale  (...)
  • 6  Par exemple, le Massif Vosgien (Louis Colin et André Dolmaire, 1936), produit par l’Office de Nanc (...)

5Si l’action des Offices est principalement destinée à favoriser l’utilisation du cinéma devant un public d’enfants lors de séances d’enseignement, les enfants et les adolescents sont par ailleurs réunis dans le cadre de séances périscolaires et postscolaires, en particulier les jeudis et les samedis après-midi. Ces séances, lorsqu’elles ne sont pas organisées dans des salles pouvant accueillir des milliers de personnes (le Gaumont-Palace à Paris, la Bourse du travail à Lyon ou la salle Poirel à Nancy), ont lieu soit dans une salle communale, soit dans une école primaire, où les élèves de toutes les classes sont réunis. C’est pourquoi elles rassemblent fréquemment plus de 200 enfants et adolescents. Elles font généralement l’objet d’un droit d’entrée modique et permettent d’alimenter les caisses des coopératives scolaires. Avec ces séances, les instituteurs souhaitent prolonger leur action d’éducation à la citoyenneté à l’attention des adolescents pour qui l’école n’est plus obligatoire. Afin de les accompagner jusqu’à l’âge de la majorité, ils animent des activités culturelles et sportives après l’école et durant les vacances dans le cadre des loisirs dirigés : l’UFOCEL organise les activités cinématographiques, l’UFOLEA les activités artistiques, l’UFOLEP le sport et l’UFOVAL les colonies de vacances. Cette pluralité d’activités est particulièrement intéressante en matière de propagande, puisqu’elle se conforme à un modèle orchestral où les diverses activités se répondent les unes aux autres5. Ainsi de nombreux films documentaires réalisés par les animateurs des Offices mettent-ils en exergue les activités de l’UFOLEP ou de l’UFOVAL6.

  • 7  Par exemple, Petits doigts de fée (Jean Benoit-Lévy, 1925) sur les métiers de la couture ou encore (...)

6Par ailleurs, une attention particulière est portée au public féminin. Dans cette perspective, Jean Benoit-Lévy a créé le personnage de Margot Fréville, jeune fille de ferme qui revient d’un film à l’autre. Dans la Future maman (Jean Benoit-Lévy, 1924), Margot, encore adolescente, prend ses premières leçons de puériculture. Quelques années plus tard, dans le Voile sacré (Jean Benoit-Lévy, 1926), elle épouse l’instituteur, devient mère de famille et réussit en même temps sa vie professionnelle, puisqu’elle exerce à la campagne le métier de visiteuse d’hygiène. De nombreux autres films de Jean Benoit-Lévy visent spécifiquement un public féminin en vue de sa scolarisation dans l’enseignement laïque et de son orientation professionnelle7.

7D’un point de vue géographique, le réseau du cinéma éducateur, selon ses objectifs d’éducation populaire, s’adresse à une France urbaine et industrielle qui se situe au nord et à l’est de la ligne formée par Rouen, Paris, Chaumont, Saint-Étienne et Nîmes. Aussi, les Offices les plus importants en nombre d’usagers sont ceux de Lyon (999 usagers en 1930, Borde et Perrin, 1992, p. 67), Nancy (670 usagers en 1938, Anonyme, c, 07-04-1938), Lille (573 usagers en 1939, Anonyme, d, 1939) et Paris (390 usagers en 1934, Borde et Perrin, 1992, p. 26). Contrairement au réseau commercial qui est peu implanté dans les espaces ruraux où l’exploitation d’un cinéma n’est pas économiquement viable, le réseau de l’UFOCEL couvre aussi les espaces enclavés et participe à la lutte contre l’exode rural. Selon Gustave Cauvin, le directeur de l’Office de Lyon et l’un des leaders d’opinion du cinéma éducateur, une des missions des Offices consiste à « aller dans les bourgs et dans les villages créer un cinéma éducateur et essayer, en apportant de la distraction, d’enrayer la désertion des campagnes. » (Cauvin, 1928, p. 53). Aussi, le calendrier du cinéma éducateur est adapté aux contraintes des adultes et en particulier des agriculteurs. Les cours pour adultes ou les séances populaires ont lieu le samedi soir, le dimanche matin et le dimanche soir, parfois le jeudi soir et le vendredi soir. Ces séances sont programmées annuellement d’octobre à avril pour ne pas empiéter sur les travaux des champs. Plus généralement, le cinéma éducateur contribue à une politique d’harmonisation des pratiques culturelles entre la ville et la campagne. Ainsi les Offices se mobilisent-ils pour apporter à la campagne une culture réservée à la ville. Par exemple, en 1933, l’Office de Nancy connaît un fléchissement des locations de programmes populaires en milieu rural. Les programmes du cinéma rural ne comprennent en effet que des films muets, car les écoles ne peuvent pas acheter un nouvel équipement sonore. C’est pourquoi l’Office décide de mettre en place une tournée de cinéma parlant qui propose pour 250 francs une prestation comprenant la location d’un appareil sonore et le service d’un opérateur (Anonyme, c, 22-02-1933).

  • 8  Jean-François Chanet a montré l’importance des activités périscolaires et postscolaires dans l’ada (...)
  • 9  René Pestre, directeur de l’Office d’Alger, cité dans Cauvin, 1928, p. 36.

8Une des particularités de l’UFOCEL réside enfin dans son ambition de répondre à la diversité culturelle des populations présentes sur le territoire français métropolitain et dans l’Empire colonial. Le réseau des Offices entend propager la langue et la culture françaises là où des langues régionales ou étrangères sont parlées8. Par exemple, en Alsace-Moselle, la population migrante qui est venue travailler dans les mines ou la sidérurgie est nombreuse. L’allemand ou le patois germanique sont fréquemment la langue première sur ce territoire récemment rendu à la France. Dans ce contexte, l’Office de Nancy programme des films dans l’objectif de promouvoir la langue française (Anonyme, a, 1930). Dans l’Empire colonial, la diffusion de la culture française est prise en charge par le réseau du cinéma éducateur. En Algérie, l’éducation populaire des adultes s’opère principalement grâce à l’Office d’Alger qui dessert au moins 200 usagers sur les départements d’Alger, Constantine et Oran. Ces départements sont également visités par les cinémas ambulants de l’ONHS, qui y projettent par exemple Conte de la mille et deuxième nuit (Albert Mourlan, 1929), film de prévention contre la syphilis dont les dessins animés ont été réalisés à l’attention des « indigènes », mais qui est aussi diffusé en métropole. Le cinéma éducateur algérien obéit ainsi à une politique d’harmonisation des pratiques socioculturelles identique à celle qui est menée en métropole. De même que les Offices veulent apporter le cinéma dans les espaces ruraux, de même que l’Office de Nancy voit dans le cinéma un moyen de toucher les populations immigrées ou germanophones, l’Office d’Alger apprécie l’intérêt du cinéma, lorsqu’il s’agit de s’adresser « à la diversité des races et des langages9 ».

Des représentations à la réalité : une efficacité en question

9Dans ses activités d’enseignement, d’éducation ou de propagande, le cinéma scolaire et éducateur a pour objectif d’agir sur le spectateur. Rares sont néanmoins les éléments d’information qui permettent de conclure à une réelle efficacité du dispositif. En revanche, de nombreux documents produits par les enseignants nous informent de leurs propres représentations du public.

L’implication des élèves-spectateurs dans le cinéma scolaire

  • 10  Toutes les citations de cette section sont extraites de cet ouvrage.

10Au sujet des activités scolaires, les commentaires enthousiastes des animateurs des Offices, tels qu’ils sont publiés par Eugène Reboul, le directeur de l’Office de Saint-Etienne, dans Le cinéma scolaire et éducateur (Reboul, 1925, p. 1-2710), ne fournissent certes pas d’indicateurs suffisants en ce qui concerne l’efficacité du dispositif d’enseignement, mais constituent néanmoins des documents sur les conceptions des maîtres en matière d’enseignement au moyen du cinéma et sur la manière dont ils mettent en activité les élèves-spectateurs. À propos de la qualité des films d’enseignement, Eugène Reboul concède aux détracteurs du cinéma à l’école que les films valent surtout pour ce qu’ils montrent plutôt que pour leur valeur pédagogique. C’est pourquoi il plaide pour que la leçon au moyen du cinéma soit particulièrement préparée.

11Par ailleurs, le maître doit s’occuper de la maintenance de l’appareil de projection et de l’installation de la classe. À cet égard, deux documents filmiques sont intéressants dans la mesure où ils illustrent ces aspects matériels : la Leçon avec projections cinématographiques (auteur et date inconnus) est un film destiné à expliquer aux maîtres comment utiliser le cinéma dans la classe. Outre des informations concernant la maintenance et l’utilisation du projecteur, le film fournit une méthode de gestion de la leçon au moyen de l’outil cinématographique. Dans ce film, le maître pilote intégralement le dispositif de projection dans une salle de classe où un équipement fixe a été aménagé à cet effet. En revanche, En se donnant la main (Louis Colin et André Dolmaire, 1937) témoigne d’une toute autre gestion de la séance dans le cadre périscolaire. Ce film de propagande laïque qui promeut la coopération à l’école constitue un document fort intéressant en matière de participation du public, puisqu’il montre les élèves contribuer à l’installation du projecteur. D’un point de vue éducatif, ce dispositif permet de mettre en phase les comportements des élèves avec l’idéologie de la coopérative scolaire. Du reste, les projections périscolaires alimentent la caisse de la coopérative, ce qui lui permet d’acheter des fournitures scolaires pour les élèves nécessiteux, mais aussi d’acquérir du matériel pédagogique mutualisable, par exemple une petite imprimerie ou encore un phonographe.

12En ce qui concerne le déroulement de la leçon au moyen du cinéma, Eugène Reboul préconise une méthode qui favorise la mise en activité des élèves :

[...] celle qui incorpore la projection à la leçon, qui l’accompagne pas à pas, et qui traduit immédiatement par l’image réelle l’explication plus ou moins abstraite du maître. La projection même prend place avec son titre sur le cahier de l’élève, titre accompagné d’une brève explication résumant les points essentiels, et suivant le cas, d’un petit croquis. […] cette méthode présente divers avantages : elle évite la fatigue visuelle des élèves, car les arrêts du film sont volontairement fréquents ; par sa diversité, elle tient perpétuellement en éveil l’attention et l’intérêt ; certains élèves ne sont plus tentés d’assister inertes et passifs à un cours que, sans le cinéma, ils auraient suivi distraitement. L’effort personnel est encouragé, accru, et la classe toute entière peut être tenue en haleine par des questions posées à propos et qui facilitent l’émulation. [Ibid, p. 23]

13Cette leçon-cinéma s’apparente à un cours dialogué qui s’appuie sur l’observation du film. L’ensemble des participants peut commenter le film et contribuer à un discours polygéré. Les élèves, guidés dans leur activité spectatorielle par les questions du maître, produisent à l’oral des hypothèses interprétatives qui sont aussitôt reprises par l’instituteur. Au regard de cette implication des élèves, Eugène Reboul conclut à un relatif intérêt de la leçon-cinéma par rapport à une leçon ordinaire : « Il est facile de se rendre compte de l’intérêt que suscite une leçon illustrée de vues animées, de l’activité intellectuelle de jeunes spectateurs, de la précision des choses apprises et du parti éducatif qu’un maître peut tirer des projections cinématographiques d’enseignement ». Cité par Eugène Reboul, Jules-Louis Breton, membre de l’Institut, souligne de la même manière que le cinéma « remplace une foule de développements oraux, agit de façon bien plus saisissante et facilite la tâche du maître sans toutefois se substituer à lui ». Si le cinéma motive les élèves, il constitue surtout un instrument privilégié pour de nouvelles méthodes pédagogiques fondées non plus sur la seule parole du maître, mais sur des informations que les élèves peuvent tirer de documents aussi proches de la réalité que possible. André Dubet, professeur d’école primaire supérieure, plaide ainsi en faveur de l’utilisation du cinéma dans la classe : « le grand principe de la pédagogie moderne, celui sur lequel reposent les méthodes actuelles d’enseignement, est basé sur l’utilisation des sens de l’enfant. Le film donne l’impression de la vie, que n’ont pas les meilleures gravures des livres classiques ». Nous voyons s’articuler les deux grandes représentations que ces enseignants se sont forgés à propos du cinéma. Celui-ci présente à la fois une dimension spectaculaire, qui permet de capter l’attention des élèves, et une valeur documentaire qui place les élèves dans une situation proche de l’observation directe. Eugène Reboul résume les deux pendants idéologiques de cette conception du cinéma, qui offre, selon lui, « une représentation fidèle et expressive » de la réalité et qui permet au maître de donner à sa leçon « une allure vivante et concrète ».

14Ce plaidoyer d’Eugène Reboul en faveur du cinéma est révélateur des courants pédagogiques qui s’opposent à l’époque. De nombreux détracteurs considèrent en effet la leçon-cinéma comme une perte de temps et lui préfèrent le cours magistral. Monsieur Nouailhac, professeur agrégé au Lycée Pasteur, estime au contraire que le cinéma contribue à une plus grande efficacité de la leçon, puisqu’il facilite « la rapidité de la compréhension et la fidélité de la mémoire ». De manière péjorative, les détracteurs du cinéma voient dans le cinéma « un amusement », ce qui est du reste révélateur de leur conception de l’apprentissage, qu’ils considèrent essentiellement comme un effort : « c’est faire grand tort à la formation du caractère de l’enfant, que d’enseigner par des moyens qui ne leur demandent pas d’effort ; or, le cinéma rend les acquisitions très faciles à l’intelligence ; on oublie vite ce qu’on apprend trop aisément ». Pour répondre à cet argumentaire qui s’appuie sur une passivité supposée des élèves, Eugène Reboul souligne que les élèves sont actifs durant la projection, puisqu’ils peuvent prendre des notes. Un autre enseignant, Monsieur Rebillon, prend quant à lui position pour une pédagogie qui concilie apprentissage et plaisir. Selon lui, « la pédagogie […] nous recommande de ne rien négliger pour rendre l’enseignement agréable, attrayant, facile à assimiler, à telle limite qu’apprendre devienne un plaisir pour l’enfant. La voie du plaisir, qui tourne le dos à celle de l’effort, a eu à inspirer des pratiques heureuses dans l’enseignement ».

15Cette querelle qui traverse le système éducatif entre les défenseurs du cours magistral et les partisans des pédagogies actives s’inscrit dans une problématique plus générale qui oppose une vision élitiste de l’enseignement à sa nécessaire démocratisation. Monsieur Nouailhac souligne ainsi que les classes sont de plus en plus difficiles. Le cinéma apparait dès lors comme un outil adapté aux élèves en difficulté : « si une infime minorité d’élèves capables d’un peu d’effort personnel et d’esprit critique ne seront pas étouffés parce qu’ils auront vu des images, les autres auront tout à y gagner ». Dans le même sens, ce professeur raconte qu’après un cours magistral sur les régions polaires, les résultats furent médiocres, mais que « trois enfants, réputés cancres, se classèrent parmi les premiers : ils avaient vu le film de l’expédition Shackleton » en dehors de la classe. D’une manière générale, le cinéma est considéré comme un outil adapté au plus grand nombre. Selon Eugène Reboul, il répond en effet à l’évolution des classes : « Dans nos classes très souvent surpeuplées, où il nous faut concrétiser plus que partout ailleurs, le cinéma pour aller vite et bien, rendra de signalés services ». En définitive, le cinéma semble constituer pour les enseignants une réponse à la diversité des publics d’élèves.

Le cinéma éducateur, un dispositif à destination des milieux populaires et des classes intermédiaires

16Si les leçons au moyen du cinéma apparaissent durant une période où l’enseignement se démocratise, l’outil cinématographique répond de la même manière à la massification dans le champ de l’éducation populaire des adultes. Les séances populaires ont pour visée la propagande sanitaire et sociale sur des thèmes comme la tuberculose, la puériculture, la diphtérie, l’alcoolisme et la syphilis (Reboul, 1932). Elles sont généralement accompagnées de commentaires par les instituteurs ou les docteurs des services d’hygiène. Durant ces séances, les adultes peuvent participer oralement à des débats appelés « causeries » (Lefebvre, 1996, p. 190-195). Ils sont fréquemment mis à contribution financière lors des soirées de gala organisées pour des œuvres de bienfaisance, par exemple la campagne du timbre anti-tuberculose ou la collecte de fonds pour les coopératives scolaires.

17Aussi, le cinéma est considéré par les animateurs des Offices comme l’outil le plus efficace pour la propagande dans les milieux populaires :

Aucun moyen n’est plus fructueux, ni plus efficace que l’utilisation du cinéma qui, par des films documentaires, anecdotiques et imaginaires, réussit à donner de l’attrait à l’hygiène et à rendre lumineuses et accessibles des notions restées jusqu’alors obscures et lointaines. Le cinéma n’est pas seulement un clair et merveilleux instrument de démonstration, il est aussi une cause d’attraction incontestable qui séduit et rend plus facile l’assimilation des notions les plus ardues. On apprend mieux lorsque l’effort de compréhension est rendu plus attrayant, et, partant, plus léger. Dans son sens le plus large du mot, l’hygiène, jusqu’alors rébarbative, est rendue aux yeux de tous une pratique sympathique et agréable. Séduisant au premier chef, le film attire la foule. S’adressant à la vue, c’est-à-dire au sens le plus avide d’impressions, il parvient à démontrer des choses qu’aucun moyen n’aurait réussi à faire pénétrer dans les masses populaires, parmi les personnes simples et non habituées au travail mental. [Reboul, 1932, p. 362]

18Ce discours, qui trahit une conception mécanique de la propagande par le cinéma, illustre parfaitement une idée répandue chez les enseignants selon laquelle le cinéma est un moyen de communication efficace. Des représentations à la réalité, il est cependant difficile d’évaluer les effets du cinéma éducateur. Certes les films hygiénistes participent à un vaste mouvement de propagande qui contribue à l’allongement de la durée de vie et notamment à la baisse de la mortalité infantile dans un contexte de politique nataliste (De Luca, 2005). Il est cependant impossible de mesurer précisément l’impact de la propagande par le cinéma à l’intérieur d’un dispositif qui le dépasse de loin. De la même manière, ses effets sur la vie des Français dans des thématiques socio-économiques telles que les activités coopératives ou encore l’épargne populaire demeurent des pistes de recherche. Enfin, il est à noter que le cinéma éducateur laïque concurrence directement les œuvres confessionnelles dans le secteur des loisirs dirigés et s’inscrit par la même occasion dans un processus plus général de sécularisation des pratiques socioculturelles.

19Pour autant, la seule enquête de terrain sur l’efficacité du cinéma éducateur invite plutôt à émettre de sérieux doutes quant à l’influence directe des films sur le public. Il s’agit d’une étude sur le cinéma rural menée en 1930 par le ministère de l’Agriculture sous forme de questionnaire (Anonyme, b, 1930). Largement commentée par Alison J. Murray Levine, cette enquête témoigne de réels écarts entre l’enthousiasme des animateurs du cinéma éducateur en milieu rural et le peu de succès que les films de propagande produits par le ministère de l’Agriculture rencontrent chez les agriculteurs, qui leur préfèrent des films plus spectaculaires :

Les animateurs du cinéma rural semblent, par leurs réponses au questionnaire, avoir compris les objectifs de la propagande ministérielle. Tout en révélant le goût “inné” chez le spectateur rural pour le cinéma, ces réponses signalent un hiatus entre la propagande et son public. Le spectateur rural n’est pas une table rase, comme voudraient l’imaginer les discours parlementaires sur l’influence du cinéma dans les campagnes. Au contraire, même dans les campagnes les plus reculées, le public a ses goûts, ses préférences et ses exigences. […] Le spectateur rural attend des films distrayants et artistiques, et de nombreux films du ministère sont loin d’être à la hauteur de leur public. [Murray Levine, 2004, p. 34]

20Si le cinéma éducateur est d’abord un cinéma de propagande sociologique dont il est bien difficile de mesurer la portée, il constitue par ailleurs un instrument de propagande plus politique. Il est en effet possible de retrouver dans les discours des usagers et la programmation des séances la permanence d’une idéologie radicale et socialiste à travers des thématiques comme la coopération, la protection sanitaire et sociale, la promotion des logements à bon marché, l’épargne populaire, le pacifisme ou encore l’internationalisme. À cet égard, la notion de laïcité occupe une position centrale, parce qu’elle fédère les diverses tendances du centre et de la gauche. C’est pourquoi le cinéma éducateur ne constitue pas seulement un cinéma de propagande sociologique centré sur les publics populaires, mais un cinéma de propagande politique susceptible de toucher les classes intermédiaires (les enseignants, les travailleurs sociaux, les contremaîtres d’usine ou encore les petits propriétaires terriens).

  • 11  Par exemple, l’Office de Saint-Étienne programme dans la même séance les deux films suivants : le (...)

21Dans cette perspective, le cinéma éducateur tente de concilier les ambitions éducatives des enseignants avec les goûts récréatifs des publics populaires. Aussi, les séances du cinéma éducateur proposent un programme composé de plusieurs courts métrages, non seulement des films d’enseignement ou des films de propagande en hygiène sociale, mais aussi des films plus divertissants, c’est-à-dire des films d’actualité régionale, des drames, des dessins animés ou encore des burlesques11. Cette programmation se conforme aux aspirations des animateurs des Offices, instituteurs et autres acteurs du monde de l’éducation appartenant aux classes intermédiaires, plutôt qu’aux goûts des publics populaires nettement plus orientés vers le spectacle (Montebello, 1997). De fait, le cinéma éducateur, s’il vise de prime abord les milieux populaires, impacte en premier lieu les enseignants.

22Aussi, le cinéma éducateur et plus généralement les activités postscolaires organisées par la Ligue de l’enseignement contribuent à reconstruire par l’action associative l’union des gauches. Après les divisions qui en 1920 ont émergé au congrès de Tours, les militants laïques des diverses tendances du centre et de la gauche réapprennent à travailler ensemble dans le cadre du réseau associatif. À ce sujet, Nathalie Sévilla montre comment, dans l’entre-deux-guerres, la Ligue de l’enseignement favorise une culture de l’union qui dépasse les dissensions qui s’expriment à l’intérieur du Cartel des gauches, puis du Front populaire : « L’union des gauches transcendées par l’union laïque est un point-clé de la culture politique de l’institution » (Sévilla, 2004, p. 709).

Conclusion : une propagande efficace pour les enseignants eux-mêmes

23Le cinéma scolaire et éducateur se présente comme un cinéma d’enseignement, d’éducation et de propagande à l’attention des publics populaires. D’un point de vue sociopolitique, il tente par ailleurs d’aménager la rencontre entre les publics populaires et la petite bourgeoisie autour des idées des gauches radicale et socialiste. Même s’il est difficile d’évaluer les effets du cinéma scolaire et éducateur dans les milieux populaires, la représentation de cette efficacité dans les discours des animateurs des Offices témoigne d’une influence non négligeable du dispositif chez les enseignants eux-mêmes, qui apparaissent dès lors comme les relais privilégiés d’une chaîne de propagande. Si « le goût classe, et classe celui qui classe » (Bourdieu, 1979, p. 6), les enseignants sont sociologiquement marqués par leur représentation du cinéma et par leurs goûts pour des films qui concilient leurs ambitions éducatives avec les goûts des publics populaires, quant à eux plus orientés vers le spectacle. Ainsi les discours des animateurs des Offices témoignent-ils d’un réel impact du dispositif non pas certes envers les publics populaires, mais envers leurs propres idées et pratiques. C’est pourquoi le cinéma scolaire et éducateur a d’abord constitué un formidable moyen de faire travailler ensemble les militants laïques durant une période où l’union fragile des gauches était un chantier permanent.

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Bibliographie

Sources

Anonyme (a) Assemblée générale de l’Office Régional d’Enseignement Cinématographique de Nancy, 1930.

Anonyme (b), Enquête sur le fonctionnement du cinématographe dans les communes rurales, ministère de l’Agriculture, 1930, Centre des archives contemporaines.

Anonyme (c), Comité d'administration de l’Office Régional d’Enseignement Cinématographique de Nancy, 1925-1938, Archives du CRAVLOR-FOL57.

Anonyme (d), Office cinématographique de la région du Nord, Lille, OCEN, 1939.

Cauvin, Gustave, Vouloir,Lyon, ORCEL, 1928.

Reboul, Eugène, Le cinéma scolaire et éducateur. Manuel pratique à l'usage des membres de l'enseignement et des œuvres postscolaires, Paris, PUF, 1925.

       , « L’Office de Saint-Étienne. Extrait du rapport annuel 1932 : Notre histoire, une année de notre vie », Cinédocument, n° 9, Cinémathèque de la ville de Paris, 1932, p. 360-364.

Études

Bourdieu, Pierre, La distinction : critique sociale du jugement, Paris, éditions de Minuit, 1979.

Borde Raymond et Perrin Charles, Les Offices du cinéma éducateur et la survivance du muet (1925-1940), Lyon, PUL, 1992.

Chanet, Jean-François, L’École républicaine et les petites patries, Paris, Aubier, 1996.

De Luca, Virginie, « Reconquérir la France à l’idée familiale. La propagande nataliste et familiale à l’école et dans les casernes (1920-1939) », Population, vol. 60, INED, 2005, p. 13-38.

Ellul,Jacques, Propagandes, Paris, Économica, 1990 (1ère éd. : A. Colin, 1962).

Lefebvre, Thierry, « Cinéma et discours hygiéniste (1890-1930) », thèse de doctorat, Paris 3, 1996.

Montebello, Fabrice, « Spectacle cinématographique et classe ouvrière : Longwy 1944-1960 », thèse de doctorat, Lyon 2, 1997.

Murray Levine, Alison J., « Cinéma, propagande agricole et populations rurales en France (1919-1939) », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 83, 2004, p. 21-38.

Sévilla, Nathalie, « La Ligue de l’enseignement, Confédération générale des œuvres laïques 1919-1939 », thèse de doctorat, IEP de Paris, 2004.

Tournemire, Pierre,« Guide du délégué départemental – Histoire de la ligue de l’enseignement », Imprimé, Paris, LFEEP, 1997.

Vignaux,Valérie, Jean Benoit-Lévy ou le corps comme utopie, une histoire du cinéma éducateur dans l'entre-deux-guerres en France, Paris, AFRHC, 2007.

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Notes

1  En 1936, Jean Zay prolonge l’âge de la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans.

2  Les Offices distribuent aussi des vues fixes et des documents sonores pour phonographe. D’une manière générale, cette utilisation de divers supports visuels et sonores s’inscrit dans la continuité de cette réforme de l’enseignement par l’aspect qui a commencé dès la fin du xixe siècle.

3  La Ligue est une confédération où les associations sont regroupées au niveau départemental dans 89 Fédérations des œuvres laïques. Cette organisation est doublée d’un regroupement par secteur d’activité (cinéma, sport, art, vacances) dans les Unions françaises des œuvres. En 1939, la Ligue de l’enseignement, qui ne compte pas moins de 25 000 associations, est le plus important réseau associatif français (Tournemire, 1997, p. 8).

4  Les Offices sont approvisionnés en films par la cinémathèque du Musée pédagogique qui dépend du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Pilotés eux-aussi par l’Instruction publique, deux sous-secrétariats d’État, l’Éducation physique et l’Enseignement technique, ont leurs propres activités cinématographiques. L’Enseignement technique dispose quant à lui d’une Cinémathèque d’enseignement professionnel. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture participe lui aussi à la production de films qui rejoignent les collections des Offices. Depuis 1912, il possède une section cinématographique et crée, en 1923, huit autres cinémathèques régionales. Il s’appuie néanmoins sur le réseau des Offices pour distribuer des films d’enseignement et d’orientation professionnelle, mais aussi des films de propagande qui entendent contribuer à la lutte contre l’exode rural.

5  Chez Jacques Ellul, ce caractère de la propagande s’exprime dans la notion de « propagande totale », vue comme « une véritable orchestration » de tous les moyens possibles et imaginables (Ellul, 1962, p. 21-28).

6  Par exemple, le Massif Vosgien (Louis Colin et André Dolmaire, 1936), produit par l’Office de Nancy, valorise les coopératives scolaires qui permettent le séjour des enfants les plus défavorisés dans la colonie de vacances de Gérardmer. À Saint-Étienne, durant l’année scolaire 1927-1928, Eugène Reboul filme Une colonie scolaire de vacances de la ville de Saint-Étienne au château de Montbarnier, près d’Yssingeaux et Une colonie scolaire de vacances de la ville de Saint-Étienne au col de Pavezin.

7  Par exemple, Petits doigts de fée (Jean Benoit-Lévy, 1925) sur les métiers de la couture ou encore Un beau métier méconnu : le repassage (Jean Benoit-Lévy, 1925).

8  Jean-François Chanet a montré l’importance des activités périscolaires et postscolaires dans l’adaptation de la « grande » aux « petites patries » (Chanet, 1996, p. 328-357).

9  René Pestre, directeur de l’Office d’Alger, cité dans Cauvin, 1928, p. 36.

10  Toutes les citations de cette section sont extraites de cet ouvrage.

11  Par exemple, l’Office de Saint-Étienne programme dans la même séance les deux films suivants : le Cancer (Jean Benoit-Lévy, 1929) et Charlot et Fatty en bombe (Charles Spencer Chaplin, 1914) (d’après Reboul, 1932).

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Pour citer cet article

Référence électronique

Pascal Laborderie, « Les Offices du cinéma scolaire et éducateur à l’épreuve des publics », Conserveries mémorielles [En ligne], # 12 | 2012, mis en ligne le 05 avril 2012, consulté le 27 février 2014. URL : http://cm.revues.org/1230

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Auteur

Pascal Laborderie

docteur en Études cinématographiques et audiovisuelles, a soutenu une thèse intitulée « Le film-parabole dans les Offices du “cinéma éducateur”, Histoire d’un cinéma de propagande et étude d’un genre cinématographique » (Paris 3, 2009). Il est professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'IUT de Troyes, Université de Reims Champagne-Ardenne. Dernière contribution sur le cinéma éducateur : « Le Voile sacré (Jean Benoit-Lévy, 1926), un film d’éducation populaire dans le réseau du cinéma éducateur laïque », dans Françoise Laot dir., L’image dans l’histoire de la formation des adultes, Paris, L’Harmattan, 2010.

Pascal Laborderie is Doctor of Cinematography and Audiovisual Studies associated with the University of Reims Champagne-Ardenne. His thesis is entitled “Le film-parabole dans les Offices du ‘cinéma éducateur’, Histoire d’un cinéma de propagande et étude d’un genre cinématographique”(Paris 3, 2009). His latest contribution is devoted to the French Educational Cinema: « Le Voile sacré (Jean Benoit-Lévy, 1926), un film d’éducation populaire dans le réseau du cinéma éducateur laïque », Françoise Laot (dir.) L’image dans l’histoire de la formation des adultes, Paris, L’Harmattan, 2010.

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Droits d’auteur

© Conserveries mémorielles

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