1Nouvel ordre protectionnel sollicitant davantage l'individu pour un travail sur soi afin qu’il se prémunisse des risques de l'existence ou bien assurance d'assistance garantissant de façon étendue une couverture sociale à tous, même sous les formes paradoxales d'une protection sans réciprocité ? Deux lectures d'un même phénomène, la recomposition des logiques d'action de l'État social ; deux lectures qui diffèrent fortement toutefois sur les conclusions à en tirer. Il était tentant de les mettre en parallèle alors même que deux ouvrages, récemment parus, affirment cette divergence de regards. C'est ce que SociologieS a souhaité faire en lançant le débat de manière inhabituelle. Chacun des deux auteurs, Didier Vrancken et Michel Messu, a été sollicité pour faire un compte-rendu critique de l'ouvrage de son collègue. Manière de développer bien sûr un regard critique sur la thèse proposée, façon aussi d'expliciter et de mieux affirmer la sienne. Ce n'est bien sûr qu'une entrée en matière sur la compréhension que sociologues et politistes ont de la reconfiguration des formes d'intervention de l'État social contemporain et de leurs soubassements ; SociologieS espère ce faisant susciter réactions et commentaires de la part de son lectorat, étayant l'une ou l'autre thèse ici présentée et discutée, mais aussi engageant la réflexion, par-delà les situations belge et française, sur la portée de telles analyses pour des contextes où l'État social a pris historiquement d'autres configurations, voire en est à des formes embryonnaires de développement.